Voici 10 raisons pour lesquelles, selon nous, nous ne devrions pas aller voter en 2023, pendant longtemps encore…
1. Nous, opposition, n’avons pas intérêt à contrer le pouvoir qui se représentera en position de force, avec ses armes habituelles (CENI, MONUSCO, ANR, police, armée, milices…), pendant que nous sommes en position de faiblaisse (leaders corrompus et véreux, peuple politiquement immature, mal préparé, administration infondée au pouvoir…). La tenue des élections en 2023 se passerait sur des bases colonialistes. Nous perdrions encore plus de notre quiétude, de nos membres et notre temps. Notons que la création des conditions propices aux élections utiles demande de notre part des efforts, du travail, pour corriger nos fautes du passé.
2. Il serait utile de prendre le temps nécessaire pour négocier d’abord quoi faire de notre Congo, de quelle manière y aller et pour quelle cause. Cette réflexion peut se mener paisiblement : avec le pouvoir ou sans le pouvoir, selon son attitude face au dialogue, mais avec notre base, jusqu’à notre victoire finale, dans la paix. Cette stratégie surprendra positivement beaucoup de personnes, destressera l’atmosphère politique, créera une nouvelle culture politique, aura un impact positif durable.
3. Nous gagnerons plus à prendre du temps pour organiser nos structures politiques et administratives avant la tenue d’éventuelles élections crédibles : poste, administration, école, hopital, route, communication, dialogue entre congolais, diplomatie, relation de voisinage, citoyenneté, travail, poids politique, etc.
5. Ce temps peut nous servir à corriger les erreurs que nous avons commises en 1960 : le travail dans la précipitation et sous les effets d’émotions, la carence de cadres qualifiés, l’insuffisance de politiques patriotes, la perpétuation du colonialisme et de l’esclavage, les conflits et les hégémonismes tribaux, la pauvreté, la dépendance de l’ex-métropole.
6. Le travail psychologique sur nous-mêmes, sur nos partenaires, sur nos adversaires et sur nos ennemis. Introspection, motivation, engagement.
7. Travailer à notre enrichissement global pour notre indépendance véritable. Enrichissement et indépendance spirituels, matériels, technologiques, culturels, sociaux, industriels, scientifiques, politiques…
8. Obtenir, sans nous faire la guerre, la pacification de notre pays, sa mise au travail et la valorisation de ce travail. Tout cela par un dialogue intercongolais franc et par la création ou le renforcement des liens utiles avec des peuples épris de paix et de progrès et le divorce d’avec les peuples qui nous tirent vers le bas ; par le renforcement de notre syndicalisme afin d’en finir avec l’esclavagisme ; par une lutte commune contre la fausse religion pour relever nos mœurs, nos us, nos coutumes, nos habitudes et nos usages.
9. Le besoin impérieux de définir notre identité nationale, de promouvoir nos valeurs (courage, fierté, douceur, liberté, diversité, l’excellence, hospitalité…) et de combattre nos antivaleurs (démagogie, attentisme, moutonnerie, peur, démission, trahison, vol, médiocrité, ventardisme, fausseté, tribalisme…).
10. Étancher la soif de nos peuples : fierté, unité, concorde, humanisme, paix, travail, honneur, excellence…