« En cours d’écriture »
Sécurité et insécurité
Lorsque nous congolais parlons de la sécurité, nous tendons à ne penser qu’à l’absence de la guerre. De ce fait, nous pensons moins, à une cité où règnent ou sont présents la tranquillité, la quiétude, le calme, le bien-être, la douceur, le repos ou la sérénité des habitants. Nous oublions toutes les autres formes d’insécurité qui nous pourrissent pourtant la vie. Ce sont l’inquiétude, les tracasseries, les brutalités, les injustices, l’inaccessibilité des études, formations et emplois. Ce sont aussi, par exemple, le trouble, le mal-être, la méchanceté, la perturbation, l’inquiétude, l’inconfort, le harassement, dans la cité. Nous pensons que la sécurité de la cité devrait être envisagée sous tous ces aspects. Les différentes facettes de l’insécurité sont souvent liées les unes aux autres autant que celles de la sécurité qui leurs sont opposées. La sécurité physique, des biens et des personnes, la sécurité morale, la sécurité de l’esprit et de l’âme sont autant de ressources qui nous manquent cruellement. Ces ressources ne nous suffisent pas, que nous soyons congolais de l’intérieur ou de l’extérieur du pays. Elles nous manquent depuis longtemps.
En effet, lorsque nos tribus ennemies se battaient entre elles, nos aïeux ne connaissaient pas la paix. Lorsque nos jeunes gens et nos jeunes filles fuyaient les esclavagistes arabes, personne ne pouvait se dire en paix, en sécurité. Quand nos travailleurs colonisés par les belges se faisaient fouetter ou se faisaient couper les mains par les colons tyranniques… Nous ne pouvions pas non plus nous considérer comme étant en paix. Depuis que la dictature en remplacé la colonisation, que l’imposture est venue la couronner, nous ne pouvons pas non plus nous dire sécurisés. Notre lot aujourd’hui, ce sont les trahisons, les assassinats, les emprisonnements, les tortures, les brutalités. Ce sont aussi les tracasseries policières et militaires, les atrocités des morts que subissent nos frères partout dans le pays et à l’étranger. C’est cela l’insécurité qu’il nous faut conjurer. Que peut dire qu’un politicien de 30 ans soit capable, ait les reins solides pour aider notre peuple à faire face au défi qui consiste à conjurer un aussi grand mal ? Les hommes de 60 ans ont la trouille devant l’ampleur du travail et passent leur temps à sommeiller dans nos assemblées et fora : comment compter sur eux ? Quels sont les défis ? Qui peuvent les relever ? Comment s’y prendront-ils ? Comment puis-je contribuer, moi, citoyen lambda ?
Les défis
En république démocratique du Congo, comme à l’extérieur de notre pays, dans la diaspora, le congolais n’est pas en sécurité du tout, ainsi que nous l’avons dit ci-haut.
À l’Est, c’est presque chaque jour que les citoyens congolais sont volés, pillés, violés, égorgés, emprisonnés, empoisonnés, battus, violentés, insultés, torturés, privés de l’instruction et de la formation et des soins de santé… Seuls les riches dans les villes peuvent se garantir une sédentarité. D’autres, ont changé de domicile, faute de vivre en symbiose avec les leurs, en raison de leur engagement au côté de l’imposture. Les ressources du sol, de l’eau et de l’air sont pillées, sous les regards désabusés de nos concitoyens, déposséder de tous moyens de défence.
Dans la diaspora, les congolais doivent affronter la question de la légalisation de leur séjour. Dans ma Belgique, pour les plus hardis cela peut prendre une année. D’autres, dix ans après, sont toujours et encore en séjour illégal. Après quoi vient la difficulté pour eux d’accéder à l’instruction ou à la formation. Quand ils sont formés, ils doivent encore se battre pour se trouver un travail et un logement décent. Et quand ils ont trouvé du travail, ils doivent se battre pour mériter et avoir une reconnaissance de leur compétence. Conserver un travail, dans certaines entreprises, mêmes publiques, est un véritable calvaire. Il faut combattre ses propres préjugés et ceux des allochtones. Tous cela crée du stress, de l’insécurité, tant physique que morale. Des corps lâchent, des psychismes se troublent de plus en plus. Le dépérissement de plusieurs de nos multi-diplômés de l’université est courant.
Les hommes
Face aux défis décrits ci-haut, nous nous devons d’évaluer nos besoins en ressources dans le cadre d’un projet de pacification du Congo. Parmi ces ressources, il y a les hommes. Des hommes qui soient capables d’impulser, de conduire, les changements multisectoriels à opérer.
À 30 ans, quel jeune homme peut être en mesure de gérer le dossier de la sécurisation du citoyen congolais. Ce dossier demande que l’on ait toute une vie derrière soi. Des relations de haut niveau politique à tous les niveaux de l’État. Une capacité de persuasion qui soit au-dessus de la moyenne et surtout une ascendance psychologique sur les intervenant au regard des inerties à affronter.
Rien que sur cette base, nous dirions, pour notre part, que tout président congolais ne peut se permettre d’avoir moins de 45 ans. En effet, c’est à cet âge que l’on commence à avoir de la carrure et du poids politique.
Les stratégies
Les problèmes sont multiples, nombreux, complexes dans certains cas. Le montage d’une stratégie requiert donc de l’expertise, des compétences poussées en gestion de la complexité. Un gestionnaire du projet « pacification » ou « sécurité » doit aussi avoir une impartialité et une autorité dans le traitement des dossiers délicats qui ne soient pas contestables. L’élaboration d’une stratégie globale n’est donc un travail de bambin, mais une mission à confier à des grands congolais.
Il faut déterminer les causes, origines, sources, tenants des insécurités ci-haut citées, partiellement, après un inventaire complet du reste ! Il faut évaluer soigneusement les conséquences, les suites, les effets, les aboutissants de ces insécurités. C’est n’est que forts de éléments issus de ce travail que nous pourrons proposer aux congolais des solutions raisonnables, efficaces, robustes, durables, démocratiques. Autrement, nous sombrerions dans les médiocrités qui ont caractérisés plusieurs traitements départementaux des problèmes auxquels nous devons faire face. Une fois la stratégie démocratiquement acceptée arrêtée, une évaluation du coût du projet devient possible au regard des ressources de toute nature à mobiliser dans le cadre du projet.
Nous devons en suite nous assurer que l’impact du projet sera bel et bien la sécurité pour tous et non pas la sécurité de quelques personnes formant une classe d’autocrates. Dans notre pays, notre analyse que la présidence de la république jouit de trop de pouvoir et que cela ne contribue pas à créer un état de droit. De la manière la copie d’autres nations fait que notre police et notre armée, plutôt que d’être les gardiens de la paix, pèchent tout le temps par des excès de zèle, des bavures aux conséquences généralement mortelles, désastreuses pour tous, administrateurs et administrés.
La responsabilité
Plusieurs veulent d’abord savoir qui est responsable de l’insécurité, avant de connaître qu’est-ce qui est responsable de celle-ci ou vice versa. Les hommes commis à la sécurisation du congolais, dont les policiers et les militaires et les administrateurs portent la lourde responsabilité d’expliquer à la justice, à la nation, pourquoi et comment le peuple est en insécurité.