Les ségrégations font le malheur de plusieurs peuples dans le monde.
En RDC, elles ne sont pas d’aujourd’hui, contrairement à ce que certains voudraient le laisser croire à notre jeunesse. Une jeunesse qui ne connait souvent pas bien l’histoire de notre pays, l’école conventionnelle n’inscrivant que très peu de matière sur la question. C’est depuis la nuit des temps que des divisions, des ségrégations existent entre congolais. Aux seins des familles, des patriarchies, des tribus, de ethnies, des nations (royaumes, empires, États…) ; dans les localités, régions, états et continents de notre planète, les hommes aiment à rechercher la division. Ils cherchent la séparation des uns avec les autres pour tenter de se créer des zones de confort. Ils s’imaginent que la symbiose soit source de souffrance, de malheur. L’autre est bien souvent pris pour un ennemi, à cause de sa différence par rapport à nous ; mais aussi à cause des désagréments qu’il nous cause.
Les différences que certains essaient de nier, en vain, sont pourtant une réalité. Qu’elles soient liées à notre nature intrinsèque ou identités, qu’elles résultent de nos acquis ou cultures, nos différences posent problème, parce qu’ils sont bien rares ceux qui nous apprennent à les gérer pour notre bonheur, notre enrichissement, notre épanouissement.
La peur de l’autre, l’amour propre mal compris, nous poussent à haïr, à fuir, à nous séparer ou à répudier. Parfois l’ignorance explique la ségrégation. L’ignorance de notre nature ou de celle de l’autre, l’ignorance de notre culture ou de celle de l’autre, peut nous conduire à afficher des attitudes ségrégationnistes. La mauvaise foi, la méchanceté, la méfiance, l’aversion gratuite, sont autant de sources de ségrégationnisme.
L’éducation du congolais et son instruction sont donc les éléments sur lesquels il faut agir rapidement pour réduire les velléités ségrégationnistes dans la RDC. Cette éducation et cette instruction doivent être celles du congolais pour le congolais, pour atteindre les objectifs. Le lumumbisme a recouru au mensonge pour se construire un électorat. Il n’a pas aidé le congolais à mieux se connaître ni à mieux connaître son colonisateur et encore moins à être à même de reconnaître les dictateurs qui lui on succédé. Aujourd’hui, nous assistons, effarés, au ravage de l’ignorance que cette politique a créée. Le mobutisme s’est bâti sur la paresse. Il a combattu de ce fait la connaissance du congolais par le congolais qui demande du travail non seulement intellectuel mais aussi spirituel. Voulant que nous devinssions tous un certain congolais que nous ne devions pas et ne pouvions même pas devenir, le mobutisme échoua à cause de l’ignorance. La conséquence en a été l’abrutissement général du congolais ; abrutissement qui explique que nous soyons aujourd’hui incapable de vaincre l’imposture. Le kabilisme suivi presque la même voie que son échec ne tarda pas. Il ne pouvait pas faire mieux ni en être autrement. Pour aider son peuple à apprendre, il faut commencer par être soi-même savant. La démission des universitaires, qui ignorent complètement leur rôle pour la plupart, versés dans la culture de la paresse et de l’immédiateté et de la trahison de la nation, achève aujourd’hui l’oeuvre du mobutisme et du kabilisme. Le kanambisme, produit de notre ignorance, de notre irresponsabilité, ne fait que renforcer la ruine de la nation. C’est dans notre ignorance immonde que les démons s’occupent de nous, que nous nous fourvoyons dans les divisions de toutes sortes, qui profitent aux ennemis de notre nation et qui profiterons encore à ceux-ci, parce que eux aussi ne connaissent qu’une chose : l’occasion fait le larron.
Il en résulte que la connaissance de soi et de l’autre soit les meilleures armes à utiliser pour combattre notre esprit sectaire. L’observation minutieuse des humains nous fait découvrir le ravage causé par l’ignorance. L’ignorance, de nous même et de l’autre est la source de beaucoup de nos attitudes ségrégationnistes.