Unitarisme ou unité ?


Dans nos discussions avec de nombreux compatriotes, qui nous demandent raison de notre foi, de notre vision, de notre proposition, nous constatons que plusieurs nous prêtent des intensions qui ne sont pas nôtres ; soit parce qu’ils comprennent mal notre proposition soit parce qu’ils cachent mal hypocrisie qui imprègne leur politique et le manque de respect du congolais qui caractérise leur démarche politique pour aider les congolais à rester unis.

Nous proposons aux congolais, depuis décembre 1999, 5 étapes de 10 ans chacune, pour transformer la république actuelle, lit de la dictature et du néocolonialisme, tant étrangers que congolais, en une confédération, mieux, en une union d’états indépendants ; états construits sur la base des affinités culturelles de nos peuples congolais d’abord ; et éventuellement, de l’ensemble des peuples de l’Afrique Centrale ; dans le but de couper, définitivement, l’herbe sous les pieds des dictateurs et des colonisateurs ; ceux-là qui nous freinent dans notre marche vers l’indépendance, depuis 1960.  Cette proposition est combattue par beaucoup de personnes qui sont gênés dans leurs volontés hégémonistes de subjuguer les autres congolais.  Mais cette proposition fut aussi combattue déjà plus tôt que 1999 : à passage à l’UNAZA (Université Nationale du Zaïre, une de ces œuvres d’unitaristes qui fut un échec total), Campus de Kinshasa, devenue plus tard l’UNIKIN (Université de Kinshasa), lorsque les catholiques, de qui on l’avait arrachée, refusèrent de la reprendre, tant elle était délabrée, spoliée, rabaissée ; et, ayant déjà entrepris d’en construire une autre…

Les unitaristes sont ceux qui canonnent tous les matins : “le Congo est un et indivisible”, sans rien faire de concret pour qu’il en soit ainsi dans les faits, pour le bonheur de tous les congolais.  Comme si le Congo était leur bien privé à eux, dont ils peuvent faire tout ce qu’ils désirent et entendent.  Les unitaristes sont ceux qui canonnent tous les matins : “intangibilité des frontières héritées de la colonisation”, comme cela était une valeur en soi, sans comprendre ni mesurer le sens de leur slogan appris à l’école du suivisme béat et suicidaire pour notre peuple.

L’unité que nous prônons, que nous proposons est, pour nous, une union consciente et formelle des hommes libres, sanctionnée par un document, qui décident de faire chemin ensemble pour être plus forts ensemble que séparés les uns des autres ; pour être plus productifs que travaillant chacun dans son coin, égoïstement ; pour se soutenir pendant les moments difficiles : catastrophes naturelles, attaques des rapaces étrangers, manquent de ressources essentielles pour une vie de société moderne.  Une union des peuples qui choisissent d’être avec et non une union des hommes que l’on force à vivre avec.

Vu sous l’angle où nous nous plaçons, les unitaristes sont pires que les colonisateurs.  Ils font fis des volontés de nos peuples et leur imposent leurs points de vue, sans se gêner un seul instant. De 1964 à 1966, plus de 500.000 congolais seraient morts par le fait de ces hommes sans âme, ni foi, ni intelligence (http://www.afrique-express.com/archive/CENTRALE/rdcongo/rdcongopol/rdcongo-chrono-1960-2003.htm).

Cette même famille de congolais, exterminèrent des villages entiers et firent périr 3000 congolais environ rien qu’en 1993, selon la source précitée.  Il est important de noter que les unitaristes continuent et continueront à tuer, de quelque bord qu’ils soient, impunément et que rares sont ceux d’entre eux qui se soient ou qui se seront jamais soucier de se repentir.  Ses hommes, non régénérés, ne sont en effet pas capables de respect ni pour eux-mêmes, ni pour autrui.  Entre 1998 et 2007, il est estimé que près de 7 millions de congolais soient morts des violences causées par ceux qui veulent tout le temps que les autres fassent comme eux désirent (http://www.caritas.org/fractivities/emergencies/SixMillionDeadInCongoWar.html).  Il est donc évident que les unitaristes soient, par essence, non seulement des dictateurs, mais aussi de dangereux meurtriers que tout congolais devrait non seulement dénoncer, mais se lever pour réfuter vigoureusement, combattre démocratiquement.

Il nous semble nous que l’unité des congolais ne puissent pas être le fait simpliste de se lever le 30 juin 1960 et dire : nous sommes un et nous devons demeurer un, sachant bien que c’est le colonisateur qui fit de nous un Etat, sans nous consulter.  En 1960, tout les congolais n’étaient pas d’accord avec les indépendantistes inconditionnels lumumbistes.  La majorité politique de ces derniers ne leur accordait pas le droit de faire périr tant d’âmes qu’ils accusèrent de “sorciers” très souvent à tort ou par excès de zèle.  Le discours unitariste, canonné depuis lors, par des esprits peu critiques et assoiffés du pouvoir, empêche l’avènement de notre de notre indépendance et de notre unité véritables, jusqu’aujourd’hui.

Pendant 32 ans, le Mouvement Populaire de la Révolution, trompa la foule béate que le Congo n’avait qu’un seul Père et qu’une seule Mère !  La minorité de congolais perspicaces, connue des brimades des plus innommables : enlèvement, liquidation physique, perte d’emploi, persécution religieuse, torture et autre traitement déshumanisant que certains mobutistes n’ont pas honte de vouloir occulter aujourd’hui encore.

L’unité vraie des congolais, ne peut pas n’ont plus être le fait de se lever tous les matins et de canonner : “le Congo est un et indivisible”.  L’unité pour nous, c’est avant tout se dire que nous ne pouvons plus nous permettre de faire comme ceux que nos pères ont combattus : les colonisateurs.  Eux qui voulaient que les congolais mangeassent, parlassent, bussent, travaillassent, s’habillassent comme eux et pour eux.  L’unité vraie et durable c’est pour nous, faire en sorte qu’un jour tout congolais se disent : oui, mes compatriotes m’acceptent pour ce que je suis, travaillent à mon bien comme je le leur rends en retour, suivant ce que nous avons convenu de faire pour être une nation que les autres nations respectent, apprécient, estiment.

Cette unité là, Kasavubu l’a désirée, mais l’a laissée s’envoler en cédant aux pressions des unitaristes et des colonialistes.  Cette unité là, c’est ce que Mobutu s’occupa à saper, sans doute pour se venger des tribalistes qui traitaient et qui veulent encore aujourd’hui traiter les équatoriens comme des sous-hommes.  Cette unité fut rendu impossible depuis le jour où Kabila, pris d’un excès de zèle, tomba à la tentation de s’autoproclamer président des congolais, comme si nous fussions ses objets à lui, sans tenir compte de ses limites.  Cette unité là demeure impossible avec Kanambe qui se fit prendre dans le piège de la rébellion et qui se croit obliger de pérenniser son pouvoir contre le gré des congolais, en les éliminant tous physiquement, moralement et politiquement de la scène congolaise.

Cette unité là ne sera pas possible tant que nous choisirons les unitaristes au détriment des amis de la liberté et de la responsabilité.  Ceux qui considèrent que certains congolais soient des sous-hommes, incapables de civilisation, qui considèrent qu’ils détiendraient la clé de la civilisation et le droit et le privilège de civiliser les autres, sont ceux qui susciteront toujours et encore la rebellion, le refus d’une colonisation du congolais par le congolais.

L’unité des peuples du Congo que nous prônons  ne sera pas possible tant que nos populations ne se mettront pas à leur place ; pour se consulter sur ce qu’ils convient de faire et la manière dont il conviendrait de le faire pour le bien du plus grand nombre et dans le respect de tout homme congolais.

Jusqu’à présent, le Projet 2014 nous paraît être le seul cadre où se prône la liberté vraie : de pensée et d’action, dans le respect de l’identité culturelle de l’autre ; sans crainte aucune de son concitoyen, avec qui on ne partage pas la même culture, mais dans le souci de trouver de trouver, en tout temps, avec lui, une réponse aux questions que soulève la multi-culturalité de l’état que nous avons hérité de la colonisation belge.

L’expérience montre que dans la pratique quotidienne, peu sont encore ceux qui se démarquent de la démarche unitariste dans notre Congo.  La plupart de nous prônent et vivent dans la négation aux autres de leur identité.  Cette situation, soutenue par l’hypocrisie de nos politiciens, à la conscience flétrie par les multiples assassinats de congolais auxquels ils ont participé et des autres forfaits qu’ils ont commis, durera probablement encore 20 à 30, avant que les peuples du Congo ne comprennent enfin ce qu’il fallait faire : interpeller tous ceux qui s’arrogent le droit de se mettre au dessus des autres.

Auteur : Graphèle Paluku Atoka Uwekomu

I am involved in the personal and holistic development of each of my fellow citizens, and in the community, national and global development in a democratic, christian, and capitalist way. Je suis impliqué dans le développement personnel et holistique de chacun de mes concitoyens ; et, dans le développement communautaire, national et global dans une vision démocratique, chrétienne et capitaliste. Ik ben betrokken bij de persoonlijke en holistische ontwikkeling van elk van mijn medeburgers; en in de gemeenschap, de nationale en mondiale ontwikkeling in een democratische, christelijke en kapitalistische visie.

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