[28/2] Cober
Même si tu as une opinion ou conviction contraire à la mienne, cela ne peut constituer une raison objective pour ta déception.
Je te connais comme un membre très actif de la diaspora engagé en faveur du développement de l’Ituri et ce, je le dis sans t’amadouer.
Je voudrais par contre que nous lançions le débat sur les défis de la paix et du développement de l’Ituri, comme débateur ou co-débateur.
Si tu es prêt, on peut y aller.
[28/2] Paluku-Atoka Uwekomu
Tu forces une porte ouverte, Cober.
Tu connais notre thèse : il n’y aura pas de paix ni de développement véritable au Congo, avec la République, cette chose immonde que tous les patriotes doivent extirper de notre territoire, démocratiquement.
Tu connais mon combat : engager tous les congolais qui pensent comme nous, que nos peuples restent encore esclaves les uns des autres, nous mettre autour d’une table, pour étudier, ensemble, comment conquérir notre indépendance, dans le cadre d’une Union d’États Indépendants du Congo, de l’Afrique Centrale ou de l’Afrique toute entière.
Tu connais combien des congolais colonisateurs, esclavagistes, assassins et pilleurs combattent cette vision qui les effraie et ronge leurs esprits.
Tu sais combien les ituriens peureux ou complices de ces bandits politiques veulent que nous nous taisions, pour se garantir une certaine tranquilité.
Tu sais comment, ces hommes sont la cause de la mort prématurée de plusieurs congolais et de moult étrangers établis sur notre territoir ; mon père, ma mère, mes soeurs et mes frères compris, eux qui sont aussi des tiens.
Très honnêtement, de quoi débatrions-nous, moi et toi ? De notre survie ? De notre indépendance ? De notre développement ?
De la manière de mobiliser notre base ?
Ou alors, passerions-nous notre temps à les dénoncer, à qui et pourquoi ?
Notre devoir commun n’est-il pas de dire aux congolais, aux ituriens, aux mahagiens et aux alur que le notre Président et notre Gouverneur sont des traîtres à traduire en justice un jour ; comme leurs prédécesseurs ?
Notre devoir n’est-il d’enseigner à nos enfants qu’ils doivent continuer le combat de l’indépendance de notre pays, de nos peuples, avec intelligence et sagesse ?
Notre devoir n’est-il pas d’inviter les rebelles à rejoindre la voie du combat plus noble, de la justice et de l’expression démocratique ?
Notre vrai débat, notre un combat réel contre ceux qui ne peuvent tenir qu’avec des gardes du corps et des armes, qu’est-il, Cober ?
Ce débat démocratique est-il possible avec toi étant dans la gueule du lion ?
Ici à Bruxelles, ils nous pointe du doigt dans les métros, les bus, les trams et nous suivent même dans nos voitures.
Cher Cober, de quoi devons-nous encore débattre ?
C’est Dieu qui nous tient en vie : ils le savent !