[30/8, 18:58] +243 816 499 499: LE GOUVERNEMENT ILUNGA EN CHIFFRE
- Groupements provinciaux
– Grand Kasaï : 25 % ; Grand Kivu : 22 % ; Grand Katanga : 15 % ; Grand Bandundu : 14 % ; Grand Equateur : 9 % ; Kongo Central : 9 % ; Ex-Province Orientale : 6 %
*Représentation du Genre
– Hommes : 83 % ; Femmes : 17 %
*Expérience gouvernementale
– Nouveaux : 76,9 % ; Anciens : 23,1 %
C’est dans les petites heures du lundi 26 août 2019 que le premier gouvernement post-alternance que commande le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba a été rendu public. Contrairement à tout ce qui a été dit, le Premier ministre aligne un gouvernement de 66 membres, avec 76% de ministres qui n’ont jamais eu une expérience gouvernementale. Le reste est composé de rescapés de ceux qui ont occupé différents postes ministériels pendant les 18 ans de règne de Joseph Kabila. En termes de représentation provinciale, c’est le Grand Kasaï qui vient en tête suivi du Grand Katanga.
Le seuil de 30% de femmes promis par le chef de l’État n’a pas été atteint. Les hommes volent la vedette, soit 83% contre 17% de femmes. Après la publication du gouvernement, les réactions fusent de partout.
LE POTENTIEL
Sept mois après son investiture, le chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a nommé, lundi dans la matinée, son tout premier gouvernement.
L’exercice n’a pas été facile pour arriver à ce résultat. C’est sur le terrain qu’on attend maintenant juger le Premier ministre Ilunga Ilunkamba et toute son équipe.
Contrairement à ce qui a été annoncé, le gouvernement nommé le 26 août 2019, compte plutôt 66 membres, dont 5 vice-Premiers ministres, 10 ministres d’État, 31 ministres, 3 ministres délégués et 17 vice-ministres.
En termes de représentation provinciale, le Grand Kasai vient en tête avec 25%, suivi du Grand Kivu 22%, le Grand Katanga 15%, le Grand Bandundu 14%, le Grand Equateur 9%, le Kongo Central 9% et l’ex-Province Orientale 6%.
Quant au respect du Genre, la promesse d’un seuil de 30% n’a pas été tenue. Seuls 17% de femmes ont eu droit au chapitre du gouvernement, contre 83% d’hommes.
Le chef de l’État a été intransigeant dans le renouvellement de la classe politique. Les anciens, en tout cas, ceux qui ont succédé dans les différents gouvernements de l’ère Joseph Kabila, ont été triés à la volée. Seuls 23% d’entre eux ont échappé à la guillotine.
Le gouvernement Ilunga Ilunkamba aligne ainsi 76% de nouvelles figures, des personnalités qui n’ont aucune expérience gouvernementale. C’est avec cette nouvelle génération d’hommes d’État que le chef de l’État pense relever les nombreux défis de son quinquennat.
Dans la classe politique, la publication du gouvernement a suscité de vives réactions.
BEMBA REDOUTE LE POIDS FINANCIER
Pour Jean-Pierre Bemba, chef de la coalition d’opposition Lamuka, l’équipe gouvernementale est trop nombreuse, ce qui risque de peser sur le budget de l’État.
Intervenant sur Rfi, il estime que la situation actuelle, et surtout budgétaire du pays, qui s’est réduite considérablement ces neuf derniers mois, à la suite bien sûr de cette instabilité et cette attente au niveau de la mise en place des institutions, fait que d’abord cela va être budgétivore. Mais deuxièmement, ce qu’il y a surtout, c’est qu’ils puissent mettre en place une équipe et une cohésion au niveau de cette équipe, qui va faire le travail et qui va s’occuper des intérêts de la population. « Je ne vais pas rentrer dans leurs débats internes, simplement dire que la population attend maintenant qu’on s’occupe de ses problèmes. Et nous, au niveau de l’opposition, nous allons continuer à défendre les intérêts de la population », a-t-il réagi.
La même inquiétude est partagée par Valery Madianga de l’Observatoire de la dépense publique, l’Odep.
Selon lui, le nombre de ministres n’a pas été réduit par rapport au précédent gouvernement. Le coût de fonctionnement est conséquent et risquera de peser lourd dans le budget de l’État. « Le fonctionnement en tant que vice-Premier ministre est évalué pratiquement à deux millions de dollars par vice-Premier ministre, explique-t-il. À cela s’ajoutent les ministres d’État. Vous avez aussi des vice-ministres et des ministres. Donc en gros, on peut dire ceci que le coût global atteindra environ 700 millions de dollars américains par an. En comparaison aux recettes publiques, ce gouvernement pourra utiliser environ un quart du budget national. Donc les priorités du gouvernement ne seront pas vraiment mises en application comme voulu, parce que les moyens seront au préalable utilisés pour le fonctionnement d’abord du gouvernement » .
EVE BAZAIBA MOBILISE LES FEMMES MINISTRES
Pour Eve Bazaiba, le gouvernement publié est issu d’un hold-up électoral et appliquera le programme du FCC. Eve Bazaiba, secrétaire générale du Mouvement de libération du Congo (MLC), cité par radiookapi, affirme que le gouvernement publié hier lundi 26 août est issu « d’un hold-up électoral ». Il va appliquer le programme de continuité de l’ancien régime, note-t-elle. « C’est un gouvernement issu d’un hold-up électoral. Du point de vue social, nous osons croire qu’ils seront à la hauteur. Mais ma crainte est que c’est un gouvernement qui va appliquer le programme du FCC que la population a vomi. Ceux qui pensent avoir eu la présidence seront obligés d’appliquer la continuité » , commente Eve Bazaiba dont le parti adhère à la coalition Lamuka qui a soutenu Martin Fayulu à la présidentielle de décembre 2018. Elle encourage les femmes promues à faire exception dans la gestion des affaires de l’État.
« Aux femmes promues, je dis : être cadre est une charge et non un privilège. Je voudrais dire qu’on leur a confié les responsabilités dans un moment très difficile et dans un environnement très difficile. Elles ont la responsabilité de porter haut le flambeau de la femme congolaise en termes de gouvernance. Elles doivent marquer leur travail avec la différence de gestion » , a conseillé Eve Bazaiba.
AUCUN LAMUKA AYANT SOUTENU FATSHI
Aucun membre de « Ensemble » de Moïse Katumbi ne fait partie du gouvernement Ilunkamba. Et pourtant, les deux élus Kasaïens, Delly Sessanga et Claudel Lubaya, étaient fortement pressentis.
Et malgré son absence, Lubaya Claudel André, député national et membre de Ensemble pour le changement de Moïse Katumbi, félicite le nouvel exécutif et l’appelle à travailler pour rendre l’espoir au peuple congolais. « Mes vives félicitations aux nouveaux membres du Gouvernement, nommés pour redresser le pays et rendre espoir à notre peuple, conformément au programme de la coalition. Face aux immenses défis, l’idéal républicain impose à tous de faire avancer la cause nationale pour que gagne le Congo ».
Pour rappel, Claudel Lubaya et Delly Sessanga se sont, lors de la campagne électorale, distingués par leur soutien officiel à Félix Tshisekedi alors que leur plateforme portait la candidature de son challenger, Martin Fayulu.
RÉACTIONS CROISÉES
Matata MPONYO : « Félicitations au ministre des Finances Sele. Il est compétent, travailleur et professionnel. Ayant été directeur de cabinet au BCECO, au ministère des Finances et à la Primature pendant près de 13 ans, cet ancien DG/DGI est expérimenté et suffisamment rodé pour exercer la fonction ».
Peter KAZADI : « Mes sincères félicitations aux Femmes et Hommes nommés membres du gouvernement. La nation entière attend énormément de vous ».
Juvénal MUNUBO : « Mes félicitations aux personnes nommées dans le gouvernement Ilunga. Place maintenant au travail pour améliorer les conditions de vie des Congolais. J’y apporterai ma contribution à travers mes fonctions de député national ».
Adam BOMBOLE: « Sincères et chaleureuses félicitations aux membres du gouvernement du premier mandat de Fatshi. Que Dieu les accompagne et les guide pour un rendement efficient afin d’améliorer le vécu quotidien de tous les Congolais. Privilégions la RDC, notre patrimoine commun ».
Augustin KABUYA , secrétaire général intérimaire de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et cadre de CACH : « Tout le monde attendait ce gouvernement. Ce qui reste maintenant est de se mettre au travail pour le bien-être de notre peuple, comme cela a toujours été notre cheval de bataille, à travers le Peuple d’abord. Ce qui est important au stade actuel, c’est de demander est-ce que ce gouvernement répond au profil, et si les gens nommés seront en mesure de travailler pour le bien-être social ; c’est ça la question majeure » .
Tryphon KIN-KIEY MULUMBA, qui se considère comme la troisième personnalité du Cap pour le Changement (CACH), ne fait pas partie du gouvernement publié hier lundi 26 août 2019. Allié de Félix Tshisekedi, l’ancien ministre de PTNTIC était pourtant cité parmi les favoris. En dépit de son absence dans l’équipe gouvernementale, Tryphon KIN-KIEY MULUMBA « souhaite pleine et entière réussite à cette première expérience gouvernementale de Sylvestre Ilunga Ilunkamba ».
Jean-Claude MPONGO
NKITA , élu d’Inongo dans le Maï-Ndombe et cadre du Front commun pour le Congo (FCC) : « La priorité du gouvernement Ilunga Ilunkamba devrait être l’amélioration des conditions de vie de tous les Congolais. Selon lui, du côté FCC, ce gouvernement est accueilli avec grande joie. Il faut d’abord attendre le programme que le Premier ministre présentera à l’Assemblée nationale. Ce gouvernement est juste une conséquence de la coalition FCC-CACH. Cela prouve à suffisance que la RDC commence à décoller. Cela fait la fierté de tout le monde. Il y a plusieurs priorités. C’est lorsque le Premier ministre passera au niveau de l’hémicycle que nous allons savoir le programme du gouvernement. Il n’y a que lui qui détient le secret de ce programme» .
[31/8, 09:12] Paluku-Atoka Uwekomu: Ce gouvernement montre bien que la volonté du changement, du développement ne soit pas au rendez-vous. En effet :
Il n’y a pas ici une volonté d’avoir des hommes qui aient des réalisations à leur crédit. C’est une autre bande d’amateurs qui vient se servir l’argent produit pas nos pères et mères, dans nos mines !
La femme, la pauvre y est réduite, au rôle de paravant. Elle ne vaut que son sexe ou son charme. Elle n’a rien à offrir à la nation, même pas de bons mets. On la violera encore, on lui arrachera son mari et ses enfants quand on voudra ; sa seule récompense, sa consolation seront ses larmes dont elle s’abreuvera.
Pour fortifier le club, voici 66 membres, la où même 20 est un excès. Ces hommes, qui viennent tous pour piller, n’ont peur de rien. Ils sont fiers de pouvoir porter eux aussi des costumes. De pouvoir connaître le lux auquel ils ont toujours rêvé. Pendant quelques années, comme leurs prédécesseurs, ils pourrons eux aussi se servir la richesse de ce peuple esclave, colonisé, assujetti, en décimation.
Que vive la RDC !