AMUSONS-NOUS UN PEU !
Nos vraies crises politiques n’ont rien de politique !
La décrispation politique recommandée dans l’Accord de la Saint Sylvestre (toujours en vigueur) s’accélère avec la libération des prisonniers politiques et d’opinion, mais aussi le retour des exilés. Lubumbashi en est la preuve au travers du retour de Moïse Latumbi au pays ce lundi 20 mai 2019.
A l’analyse de cette décrispation, force est de le constater : en 59 ans d’Indépendance le 30 juin prochain, c’est-à-dire dans un mois et dix jours, le Congo continue d’exceller dans son “sport national” : la prolifération des crises politiques. Aussi bien dans des Institutions publiques que dans des organisations privées.
S’il y avait un Mondial en cette matière, Kinshasa en aurait remporté le Grand Prix, toutes catégories confondues, car toutes nos crises sont justifiées avec la même terminologie fétichiste et racoleuse connue : libération, changement, révolution.
Pourtant, quand on ausculte la cause réelle ces crises, on découvre que tout tient essentiellement des questions plutôt privées que publiques, formelles plutôt qu’informelles : affaire de sou, de sexe, de promotion, voire de religion…
A défaut de se régler des comptes devant l’organe de la loi ou devant leurs pairs, les faiseurs des crises choisissent la rue comme ring et s’y livrent à un ping pong !
La suite se devine : pendant qu’on prône la réconciliation nationale, en réalité on se complaît dans le “ôte-toi que je m’y mette”, et le cycle reprend avec des nouvelles crises, des nouvelles luttes et des nouvelles “libérations » ou «révolutions» sinon des «nouveaux changements».
Que l’archevêque de Kinshasa, Mgr Fridolin Ambongo, en soit venu à exhorter la jeunesse congolaise à cesser de croire dans la classe politique alors qu’il n’a cessé de jouer lui-même le jeu politique, c’est-à-dire à croire simplement en Dieu, cela traduit la seule vérité ou la seule réalité qui puisse être convaincante : les crises congolaises n’ont pas de contenu, mieux de motivation politique fondée.
Elles naissent des sentiments et non de la raison.
Or, «Le sentiment est nègre, la raison hellène », tranche
Sédar Senghor.
Que faire pour amener les Congolais à cesser d’être réduits à l’herbe qui pâtit de la bataille des éléphants ?
C’est de commencer par exiger des faiseurs des crises – qui en appellent à des manifs publiques – de régler entre eux leurs différends.
Il est aujourd’hui facile pour le Congolais lambda de constater l’aisance avec laquelle les adversaires du matin deviennent des partenaires de midi et les ennemis du soir les amis de l’aube !
Il paraît que la politique est dynamique pour les faiseurs des crises, sans cependant l’être pour les victimes des mêmes crises…
Pourquoi finalement devenir et rester «victimes de profession» pour des crises ayant leurs «coupables de profession», les seconds y trouvant leurs comptes au détriment des premiers ?
Avouons-le : c’est un non sens que (de) souffrir pour des enjeux qui vous dépassent et vous surpassent à la fois lorsqu’on réalise l’évidence d’être DANS la famille pendant qu’on se croyait DE la famille…
Nos vraies crises n’étant pas à proprement parler politiques, le moment est venu d’exiger de ces faiseurs un peu plus de considération à l’égard de l’homme de la rue !
Omer Nsongo Die Lema
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