CIA et Lumumba


Il n’y aura as d’indépendance véritable au Congo tant que la question de la mort du premier ministre congolais ne sera pas résolu.

Aujourd’hui, la peur, la subordination, la pauvreté des congolais fait que personne n’ose aborder la question dans les cafés politiques, non plus qu’au gouvernement ou aux chambres des représentants du peuple.

De Skype

[06:00:22] PP : Comment la CIA a plongé le Congo dans le chaos … : la fuite désespérée de Patrice-Emery Lumumba
Les craintes entretenues par Timberlake au sujet de la convocation du Parlement étaient aussi partagées par le Chef d’antenne de la CIA à Léopoldville. Le 26 octobre, quand tout avait l’air d’indiquer que Mobutu était en mauvaise position, le Chef d’antenne signala à son Q.G. que si jamais le Parlement était convoqué en session et que les adversaires de Lumumba n’obtenaient pas la majorité, les « pressions » pour la réhabilitation de celui-ci seraient terribles et personne ne pourrait y résister. Ainsi donc, le seul moyen sûr pour éviter ce danger était d’éliminer Lumumba de la scène. Devlin avait une préférence pour une arrestation opérée par des Congolais mais avec les gardes de l’ONU postés autour de sa résidence. Cette éventualité étant jugée impossible, il restait l’autre alternative : l’assassinat. A ce point, Devlin n’avait pas tellement progressé avec son complot d’assassinat mais il continuait à le peaufiner en informant ses chefs sur les progrès réalisés. En date du 28 octobre, il les mit au courant que l’un des adversaires congolais de Lumumba avait confié à son contact de la CIA qu’il était en train d’essayer de faire tuer Lumumba. Mais il ajouta que cela risquait d’être très difficile étant donné que le boulot devrait être exécuté par un africain sans engagement connu avec n’importe quel blanc.

 

          Le jour suivant, Devlin fut informé par le QG que l’officier supérieur dont ils avaient déjà discuté via le canal secret PROP arriverait bientôt à Léopoldville pour l’avancement de ce projet. Plus tard, le Chef d’antenne se confia en disant qu’il était très possible « qu’il eût considéré le fait de lui ajouter un agent supplémentaire comme étant une indication de la part du QG de son insatisfaction de la manière dont il avait mis en application les instructions de Gottlieb. S’agissant de l’officier supérieur, O’Donnell avait ses propres réserves quant à l’idée d’assassiner Lumumba. Dans son témoignage devant la Commission de sécurité du Sénat, il expliqua que vers mi-octobre, Bissel l’avait appelé et avait demandé d’éliminer Lumumba. O’Donnell témoigna : «Je lui ai dit que je n’aurai absolument  rien à voir dans l’assassinat de Lumumba. Bissel lui suggéra de discuter avec Gottlieb qui lui avait bourré la tête avec différentes techniques mortelles pour se débarrasser de Lumumba. O’Donnell se rappelle que l’une de ces méthodes était un virus et les autres comprenaient des poisons. Bissel répéta qu’il ne sera pas impliqué dans un projet d’assassinat. Il prit le soin de faire enregistrer ses objections en répétant le même point de vue à tous ceux de la CIA qui étaient disposés à l’écouter : Richard Helms qui était l’assistant de Bissel et le Chef d’opération de la division des services clandestins, Tweedy et son propre chef William Harvex, le Chef d’une unité extra-secrète au sein du Conseil d’administration des Plans. Selon le témoignage de Bissel, O’Donnell avait la conviction que l’assassinat n’était pas une action convenable et que l’objectif visé pourrait être mieux réalisé par d’autres méthodes. O’Donnell établit une nette distinction avec une opération des Nations-Unies visant à arrêter Lumumba pour le remettre aux Congolais afin qu’il soit jugé et puni. Pour cela il était d’accord d’agir. Il dit à Bissel qu’il irait à Léopoldville et essayerait de « neutraliser » Lumumba en tant que facteur politique. Il expliqua à la commission : « je voulais… le faire sortir, le sortir par ruse si je le pouvais et le livrer… aux autorités légales, le placer devant un jugement O’Donnell confirme qu’il n’avait pas de remords à livrer Lumumba au jugement de ses pairs malgré qu’il était conscient qu’il y avait une forte, très forte possibilité de le voir condamné à mort pour ses crimes. Je ne suis pas opposé à la peine capitale, disait-il. O’Donnell arriva à Léopoldville le 3 novembre, soit un jour après la publication du rapport Dayal. Devlin était alarmé à cause de son implication dans l’affaire. Aussi, il attira une fois de plus l’attention de ses chefs sur le fait que si les Nations Unies convoquaient le Parlement, il était fort probable que celui-ci remettrait Lumumba au pouvoir, Devlin rencontra O’Donnell qui ne manqua de le surprendre par son manque d’enthousiasme pour l’accomplissement de sa mission. Devlin comprenait que la mission était « similaire » à la sienne, c’est-à-dire l’enlèvement ou la neutralisation de Lumumba. Il confia à O’Donnell qu’il y avait un « Virus » dans le coffre. A la suite des discussions qu’il avait eues avec Gottlieb, O’Donnell comprit que le virus en question était un agent mortel destiné à l’utilisation contre Lumumba.

          Etant donné qu’il avait refusé de participer à tout ce qui pouvait avoir un rapport avec une mission d’assassinat, il était surpris de constater que le virus était quand même là. En plus, Gottlieb n’avait jamais fait état du fait que lui-même avait convoqué le virus à Léopoldville. Quelques temps après son arrivée à Léopoldville, O’Donnell se mit à l’œuvre pour l’exécution de son plan. Il rendait régulièrement compte au QG et le chef d’antenne était tenu au courant de ses activités. La première chose, qu’il fit, fut de louer un poste d’observation de la villa où Lumumba résidait en toute sécurité. Ensuite, il se familiarisa avec un garde Onusien qu’il espérait recruter pour l’aider à extraire Lumumba de sa résidence. Afin de dissimuler le rôle américain dans cette opération, il prit l’option d’utiliser un « ressortissant du Tiers monde ». Un agent du nom de code QJ/Win. QJ/Win était répertorié dans les annales de la CIA comme un sujet étranger ayant un passé criminel. Recruté en Europe – il avait très peu de scrupules si pas du tout et était capable de faire n’importe quoi, y compris les assassinats. Apparemment, c’est le boulot qui lui était destiné au départ par la CIA, surtout que lorsque Devlin s’était aperçu que son agent local était incapable d’accéder à la résidence de Lumumba et par conséquent, dans l’impossibilité de lui administrer le poison.

          En date du 2 novembre, l’antenne de Léopoldville reçut un message du QG concernant QJ/Win. Le message était tellement sensible que les instructions suivantes étaient écrites dessus « ce message est à considérer comme notes strictement confidentielles et à détruire après première lecture ». Le message informait Devlin que QJ/Win était en route pour le Congo pour une mission qui pourra présenter un grand risque personnel pour lui-même. Et il poursuivait : «compte tenu de l’extrême sensibilité de l’objectif… on ne l’a pas informé sur ce que nous voulons qu’il fasse. Par contre, nous lui avons raconté que nous voulons qu’il cherche, examine et nous recommande des gens bien pour notre utilisation. Nous avons jugé nécessaire de garder secret le véritable but de notre mission jusqu’à la dernière minute, c’est-à-dire quand la décision de l’utiliser sera prise».

          Comme il l’expliqua, O’Donnell avait à l’esprit un autre projet pour QJ/Win : «Pourquoi?, je voulais l’employer. C’était… contre l’espionnage… je tenais à camoufler la participation des Etats-Unis dans l’affaire… en utilisant un sujet étranger que nous connaissions, en qui nous avions confiance et qui avait travaillé avec nous… l’idée pour moi était de l’utiliser comme un alter ego ». Evidemment, QJ/Win a eu du retard en cours de route, le 11 et encore le 13 novembre, alors l’antenne CIA de L …

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Auteur : Graphèle Paluku Atoka Uwekomu

I am involved in the personal and holistic development of each of my fellow citizens, and in the community, national and global development in a democratic, christian, and capitalist way. Je suis impliqué dans le développement personnel et holistique de chacun de mes concitoyens ; et, dans le développement communautaire, national et global dans une vision démocratique, chrétienne et capitaliste. Ik ben betrokken bij de persoonlijke en holistische ontwikkeling van elk van mijn medeburgers; en in de gemeenschap, de nationale en mondiale ontwikkeling in een democratische, christelijke en kapitalistische visie.

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