Dans la rétribution du travail du congolais, l’injustice ne date pas que de l’époque coloniale. Cette période où le congolais ne recevait que des miettes du fruit de son travail. Prestation généralement physique et rarement intellectuel.
Depuis l’indépendance, même le socialiste Lumumba et sa cohorte n’ont pas su rémunérer correctement le travail du congolais. Dans un complexe abject, nos gouvernements successifs s’occupent à prolonger la politique salarial du colonisateur. L’ouvrier, mis hors jeu, comme dans le système que nous avons hérité, ne sait pas se garantir un salaire correct. Un syndicat pauvre ne peut rien pour ses membres. Les camarades sont à la traîne dans tous les domaines : le salaire, l’information, la victoire.
La tension salariale aujourd’hui se situe autour de 4800/60 soit 80 (secrétaire général/huissier). En réalité il se situe au delà du double. Dans ces conditions, personne ne peut être motivé à travailler pour une nation qui n’assure pas la protection de ses citoyens !
La redistribution du revenu de l’Etat n’est pas un problème qu’au Congo. Bien que dans ce dernier pays l’opacité ne soit pas comparable à ce qu’évoque Écosphères en Belgique : http://www.econospheres.be/spip.php?article154, la radio trottoir permet au congolais qui le souhaite d’accéder à toute l’information non officielle ! Souvent proche, mais parfois éloignée de la réalité, cette radio trottoir permet en réalité au congolais de savoir que ses ministres et débutés brassent les bonnes portions. Elle parle souvent de 6000 à 9000 $ par mois…
Il n’est pas étrange qu’il en soit ainsi. La cruauté du capitalisme a un avantage certain sur le socialisme. Ce dernier n’est pas plus transparent sur l’objet même de sa doctrine ! Tandis que le capitalisme permet aux bagarreurs de faire la loi. Ce faisant, la compétitivité nationale s’accroît, quand bien même le capital bonheur ne suivrait pas.
En 2016, si nous devions être au pouvoir au Congo, nous proposons aux congolais une gageure, pour laquelle il nous faudrait nous préparer. Baisser la tension salaire de 80 à 4 dans les 50 ans qui suivront, suivant une exponentielle négative du type : tension_salariale = 80*10^(-0.026(année-2016)), de manière à vite nous mettre au pas. Cette violence à nous faire nous permettra de rapidement quitter le rang des nations pauvres que nous occupons aujourd’hui du fait de nos mauvais choix. Elle nous permettra également de rapidement modifier les rapports de force entre le pouvoir et les citoyens, entre l’administration et les administrés. Certains complexes dont souffre aujourd’hui notre compatriote seront définitivement effacer. Concrètement, il faudra, pendant 50 ans, bloquer le salaire du secrétaire général, sans fer chérir, à 4800.00 $ (typiquement !) et remonter celui de l’huissier de 60 à 1200.00 $. Il faudra en même temps rémunérer le travail de la femme au ménage. Les modalités du contrôle de ce travail, comme de tout autre, devrait permettre supprimer les inégalités dans le traitement des femmes au ménage et de celles des bureaux ou de celles chantiers.
En 2011, pendant que d’aucuns s’occupent des élections factices organiser par un pouvoir d’imposteurs, de traîtres, de colonisateurs, le Projet 2014 recherche les hommes de la spécialité pour mener les études préalables au lancement d’une telle politique. Politique, salariale, économique, qui modifiera non seulement l’espace économique congolais, mais qui aura une lourde influence sur toute l’Afrique Centrale.
Quelques économistes congolais que nous avons consultés, dans les années 90, nous prévenaient du risque de faire subir au Congo une pression démographique énorme à la suite de l’application d’une telle politique. Nous pensons – il faudra donc le vérifier – que cela jouera à notre avantage à quelques conditions.
Il s’agit auparavant de nous assurer une maitrise de la gestion de nos frontières. Il s’agira également d’être préalablement sûr que la congolité soit pour nous un dossier parfaitement maîtrisé ; que les crises du moment soient derrière nous. La volonté politique qui nous anime ne suffit pas. En revanche, l’adhésion préalable de tous les congolais à notre projet est ce qui nous permettra de garantir le succès d’une politique salariale qui sera avant-gardiste sur le continent africain et peut-être même dans le monde.
Le respect de la dignité du congolais mérite ce sacrifice auquel nous prions nos peuples à commencer d’ores et déjà à se préparer. Le travail est à abattre dans les associations, dans les ONG, dans les gouvernements, dans les syndicats et dans nos futurs parlements.
