Lentement, mais surement, l’Est commence à comprendre ce dont nous parlions depuis bien avant 1994 : l’unité du Congo n’est que fictive. L’état de siège commence à y irriter de plus en plus. Faut-il entrevoir une rupture entre l’Est et l’Ouest ? L’avenir du pays est-il sombre ? Quels sont les vrais enjeux ? Où se trouve le messie ?
Notre État est d’origine coloniale. Nous ne l’avons pas encore transformé en une nation indépendante. Le caractère multiculturel du pays demande que nous nous mettions autour d’une table le refonder. Il est en effet inutile d’entrevoir un retour à nos patriarchies, clans, tribus, ethnies, royaumes et empires anciens. Un Congo viable, paisible, prospère, n’est pas possible sans le respect mutuel entre nos peuples aux cultures diverses et parfois même opposées. L’intelligentsia congolaise doit donc prendre le devant est organiser la rencontre que les politiciens véreux n’organiseront pas : cela équivaudrait à leur mort ignominieuse, au regard du crime de lèse-nation dont ils sont coupables.
Des projets allant dans le sens de notre voeu existent. Cependant, ils souffrent tous d’un manque de détermination, de réalisme politique, de professionnalisme ou d’organisation de la part de leurs promoteurs respectifs.
L’UNIC, projet animé par Georges Alula Makita, souffre d’une adhésion insuffisante des Congolais à un projet pourtant des plus visionnaires et réalistes ; en raison de son caractère insuffisamment communautariste et populiste.
De la même manière le projet RDC-Libre, une démarche proposée par Albert Muya Ilunga, qui prône un développement qui s’appuie sur nos 145 territoires, souffre d’un manque de persistance dans la publicité au niveau de la base et du rejet de l’invitation autour d’une table de travail national, par des acteurs politiques qui majoritairement, n’aimeraient pas se rencontrer en raison de leurs projets tribalistes et colonisateurs.
L’UDPS, parti du Président de la République, malgré toute sa bonne volonté, rame, échoue de plus bel, sous nos yeux. Elle n’a pas une stratégie qui résulte d’une analyse poussée des situations et elle n’exploite pas correctement la géopolitique et toutes les ressources disponibles dans l’espace politique congolais, aveuglée par le tribalisme qui lui colle à la peau et discrédite, hélas, tant ses bonnes intentions que ses louables réalisations.
C’est ainsi aussi que le Projet 2014, lui aussi, n’aura pas d’émules avant une trentaine d’années encore. Il est un entêtement volontaire dans le christianisme, le capitalisme et la démocratie, que la majorité des Congolais récusent. Plusieurs en effet prônent la laïcité, l’autocratie et le communautarisme, par mimétisme. Nous en sommes conscients, nous, géniteurs et promoteurs du projet ; mais nous sommes liés par notre culture de la conviction et de la rigueur, spirituelles et politiques, à laquelle nous tenons ; sachant qu’elles paieront, même quand nous serions dans le sein d’Abraham.
Pendant ce temps, l’état de siège instauré à l’Est, dans la volonté évidente de la freiner dans son, comme cela l’a toujours été, profitant de la naïveté et de la mollesse de ses fils, commence à irriter. Pour ne pas trahir la nation, contrairement à ce qu’on fait ses prédécesseurs, le Président de la République n’a plus beaucoup de temps pour réagir. Notre conviction que le redressement de la barque pourrait se faire en engageant le pays vers trois actions urgentes.
- L’élimination de toutes les institutions colonialistes du pays : MONUC, CENI, Sénat, gouvernorat pour passer à des institutions de souveraineté, de liberté et d’indépendance effective de nos peuples. Nous avons proposé en l’occurrence le passage, à pas mesurés, de la République à (vers) une union d’états indépendants du Congo d’abord, de l’Afrique centrale ensuite, et de l’Afrique en bout de course. Ceux qui nous ont pris pour des fous commencent à se raviser : nous en sommes réjouis !
- La définition d’objectifs développement démocratiques clairs ainsi que des stratégies robustes pour les poursuivre ou les atteindre. L’adaptation conséquente, méthodique de notre administration pour quitter les archaïsmes du moment pour l’adoption des technologies de pointes dans notre processus développemental.
