Dans l’analyse de notre ami Omer, reprise ci-dessous, l’essentiel n’est pas dit, selon nous !
Que peut faire l’opposition aujourd’hui ? Quelle attitude doit avoir un patriote ? Quelle sera la suite des événements ?
Le peuple veut une élection bricolée, truquée, non consensuelle, mal préparée. Il refuse notre propostion d’un présidium du type 0+4. En revanche, Georges Alula Makita se présente comme un des rares candidats à s’outiller et à se préparer pour mener le pays vers son indépendance véritable. S’il n’est pas le rare…
Le 15 juin, loin des tripatouillers, de ceux qui aiment nager en eau trouble, il présente son programme. L »assistance n’en croit pas à ses yeux. La sécurisation du congolais et sa mise au travail son au point. Le reste, l’abomination présente, il démontre mathématiquement, il s’écroulera comme un château de cartes !
Présent sur le lieu, je constate que tout le reste de l’opposition n’est pas là. Cet homme est trop tranquille pour eux. Trop méticuleux et honnête pour qu’ils l’écoutent. Son discours à lui seul les tuerait net devant la foule.
En responsable, on ne dirait qu’une chose : il réfléchit, il recalcule, réévalue, il peaufine.
Quand il m’a vu triste, j’ai lu dans ses yeux : « Du calme, Paluku : nous sommes dans le bon ; la foule se trompe et le verra bientôt. Bossons : elle nous appelera au secours. »
J’ai repris mon calme de yogi.
Kabila, discours sur l’état de la Nation et Opposition
- Jeudi 19 juillet 2018. A peine terminé son discours sur l’état de la Nation, le Président Kabila est attaqué par ses adversaires en interne et en externe au motif de ne pas avoir annoncé ce que le « peuple » attendait de lui : la déclaration de non-candidature à un 3ème mandat et la désignation de son dauphin !
2.- La spontanéité des réactions laisse supposer l’existence des textes pré-positionnés.
3.- Normal : ils savaient, eux, ce que signifie un discours sur l’état de la Nation, à savoir un compte-rendu de la gouvernance institutionnelle de l’État. Un compte-rendu, pour une période donnée, d’actes d’Etat posés par l’Exécutif national (Président de la République et Gouvernement), le Législatif (Assemblée nationale et Sénat) et les Cours et Tribunaux, auxquels s’ajoutent les Institutions d’appui à la démocratie.
4.- L’article 69 de la Constitution dit du Président de la République qu »Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des Institutions ainsi que la continuité de l’État ».
5.- Or, à quoi a-t-on assisté pour le discours du 19 juillet 2018 ? Les faiseurs d’opinion ont mobilisé la rue pour contraindre le Président Kabila à y intégrer des sujets n’ayant rien à voir avec ce type de prestation. Entendez leurs propres desideratas !
6.- Pourtant, pendant qu’ils contraignent le Chef de l’Etat à respecter la Constitution, ils ont conscience du fait que la même Constitution ne prévoit ni le fameux 3ème mandat, ni la designation d’un dauphin. D’ailleurs, il l’aurait fait qu’on lui aurait reproché de violer la loi fondamentale !
7- À dire vrai, en rappelant à tous son engagement à respecter la Constitution s’agissant du 3ème mandat et en s’abstenant de se prononcer sur le dauphinat qui n’est pas un acte d’État, Kabila a fait preuve de rectitude.
8- Et encore, dans le cas présent, ce discours est intervenu à 6 jours de l’ouverture de la période du dépôt des candidatures pour la présidentielle et les législatives nationales, soit du 25 juillet au 8 août 2018.
9- La question de bon sens est de savoir s’il est raisonnable de faire du 3ème mandat et de la désignation du dauphin une fixation la veille de cette échéance calendaire…
10.- La vérité est que tout, au niveau de l’Opposition, est et reste manipulation, intoxication et désinformation.
11.- A preuve, alors que la veille du discours, Rassop/Limete a annoncé avec pompe une réunion sous la présidence de Fatshi pour, notamment, dégager un consenus autour du candidat commun de l’Opposition, c’est plutôt à la diversion que l’on va assister : le renvoi à plus tard de sa position par rapport au discours du Chef de l’État. Pourtant, ses membres se sont déjà prononcés à la seconde même où Joseph Kabila terminait sa prestation. Kamitatu, Sessanga, Kabuya etc. se sont bien defoulés.
12- Résultat : on assiste à cette curiosité faisant qu’au moment ils réclament à cor et à cri du Chef de l’État une déclaration formelle sur sa non-candidature à un 3ème mandat et sur la désignation de son dauphin au plus tard le 8 août 2018, les Opposants sont eux-mêmes incapables de se mettre d’accord autour de la candidature commune !
13.- l’Udps maintient son option d’aller seule aux élections, le Mlc reconsidère ses calculs après l’acquittement de Bemba par la Cpi tandis que le G7-Ensemble se retrouve esseulé avec son candidat bloqué par l’affaire « nationalité italienne », affaire pour laquelle Me Moretti ne parvient pas à produire les preuves promises, et cela à 48 heures de la date d’ouverture du dépôt des candidatures !
14.- Bref, là où Kabila agit en homme d’État, ses Opposants se comportent plutôt en hommes politiques, faisant ainsi peser de sérieuses hypothèques sur l’alternance politique à leur profit.
- De quoi inquiéter sérieusement et évidemment les « parrains »…
Omer Nsongo die Lema
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