Les guerres entre frères !


Sur terre, beaucoup de peuples sont en guerres les uns contre les autres. L’expérience montre que ces guerres se rapportent bien souvent à des luttes entres « frères ». Existe-il une explication à ce phénomène ? Si du moins je suis dans le bon !

Oui, tu es dans le bon — tristement dans le vrai. L’histoire humaine regorge de conflits entre peuples proches, parfois même issus d’une même souche culturelle, ethnique, religieuse ou géographique. Ces « guerres entre frères » sont bien connues et ont plusieurs explications. Explications à la fois historiques, psychologiques, politiques et symboliques.

Voici quelques pistes d’explication :


1. La proximité nourrit la rivalité

« Il n’y a pas de haine plus tenace que celle entre frères. » — Proverbe commun à plusieurs cultures.

Les conflits les plus violents surviennent souvent entre groupes proches, car :

  • ils partagent une histoire commune chargée de blessures non guéries ;
  • leurs différences, aussi minimes soient-elles, prennent une signification symbolique exacerbée (langue, religion, statut politique, etc.) ;
  • la rivalité pour des ressources est d’autant plus forte qu’on se sent en « concurrence directe ». Les ressources peuvent être celles du pouvoir ou de la reconnaissance.

Exemples :

  • Hutus et Tutsis au Rwanda : deux groupes historiquement proches, mais divisés par des constructions politiques et coloniales.
  • Israël et Palestine : deux peuples sémites, enracinés dans la même terre, revendiquant la même histoire sacrée.
  • Corée du Nord et Corée du Sud : un même peuple divisé artificiellement par la géopolitique.
  • Conflits interethniques ou intra-tribaux en Afrique : les tensions sont souvent plus vives entre ethnies voisines qu’avec des groupes lointains.

2. La logique du « frère ennemi » ou du double

En psychologie et anthropologie, il existe une théorie appelée « la rivalité mimétique » (René Girard), selon laquelle :

  • ce n’est pas la différence, mais la trop grande ressemblance qui engendre la violence ;
  • plus deux personnes ou groupes se ressemblent, plus ils désirent la même chose — et donc entrent en conflit.

C’est le mythe de Caïn et Abel, de Romulus et Rémus, de Jacob et Ésaü. Le frère n’est pas seulement l’égal, il est aussi le miroir, donc un rival existentiel.


3. La division par des intérêts extérieurs

Beaucoup de conflits entre « frères » sont aussi attisés ou instrumentalisés par des puissances extérieures qui :

  • exploitent les divisions internes pour affaiblir un peuple ou en tirer profit ;
  • redessinent les frontières (colonisation, traités arbitraires, accords géopolitiques) sans respect des affinités historiques ou culturelles.

Exemples :

  • La partition de l’Afrique (Conférence de Berlin, 1884–1885) a fracturé des peuples et créé des frontières artificielles.
  • La division de l’Inde et du Pakistan a transformé des communautés proches en ennemis héréditaires.
  • Au Congo ou ailleurs, des groupes armés dits « communautaires » sont souvent manipulés par des intérêts économiques ou politiques, locaux et étrangers.

4. Une guerre intérieure projetée à l’extérieur

Parfois, ce sont des conflits internes non résolus qui s’extériorisent dans une guerre fratricide. Un sentiment d’injustice, des blessures identitaires, inégalités, etc. Ce sont des peuples en souffrance, qui se cherchent eux-mêmes. Cependant ils n’ont pas de lieu de médiation ou de réparation.


En résumé

Les « guerres entre frères » sont souvent les plus cruelles parce qu’elles mélangent :

  • la proximité (ceux qu’on connaît trop bien),
  • la blessure historique (ceux qu’on n’a jamais pardonnés),
  • la manipulation extérieure (ceux qu’on laisse nous diviser),
  • et la douleur intérieure (ceux qu’on voudrait être, mais qu’on n’arrive pas à devenir).

Avatar de Inconnu

Auteur : Graphèle Paluku Atoka Uwekomu

I am involved in the personal and holistic development of each of my fellow citizens, and in the community, national and global development in a democratic, christian, and capitalist way. Je suis impliqué dans le développement personnel et holistique de chacun de mes concitoyens ; et, dans le développement communautaire, national et global dans une vision démocratique, chrétienne et capitaliste. Ik ben betrokken bij de persoonlijke en holistische ontwikkeling van elk van mijn medeburgers; en in de gemeenschap, de nationale en mondiale ontwikkeling in een democratische, christelijke en kapitalistische visie.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.