Accord de Paix entre la RDC et le Rwanda.
Ce que signifie vraiment la gestion des ressources frontalières.
Par Prof Patrice KABAMBA
Paris, 30/06/2025
Chers compatriotes, chères institutions de la République,
Pour éviter les mensonges et les malentendus qui circulent dans les réseaux sociaux dans un but inavoué, je m’exprime aujourd’hui en tant que géologue et consultant afin de clarifier un point crucial : la richesse minière de notre pays est un pilier fondamental de notre avenir.
Il est important de comprendre que la coopération économique avec nos voisins, notamment dans la gestion des ressources frontalières, ne signifie en aucun cas un partage ou une cession de nos minerais. Cette gestion commune vise uniquement à sécuriser nos richesses, à lutter contre la contrebande et à favoriser un développement régional durable, tout en préservant pleinement notre souveraineté.
Cette gestion est appliquée dans le monde entier, la RDC n’est pas le premier pays, ni le dernier à s’y conformer ; c’est une règle de bon voisinage.
Des exemples concrets existent déjà avec le Rwanda, l’Ouganda, l’Angola, la Zambie et le Congo-Brazzaville, où des accords bilatéraux permettent de mieux encadrer l’exploitation des ressources naturelles, d’améliorer la transparence et de renforcer la stabilité économique et sécuritaire.
Ces partenariats doivent être perçus comme des leviers pour valoriser nos ressources et attirer les investissements indispensables à notre croissance.
Honte à vous qui prêchez le contraire.
Il est donc impératif que nous restions vigilants, exigeants sur la transparence et fermes sur la défense de nos intérêts nationaux, tout en construisant une coopération régionale bénéfique pour tous.
En effet, parmi les 10 mots clés de l’accord de paix, j’ai épinglé ce point 6 dont je me permets de détailler.
- Coopération économique régionale et gestion des ressources minières
Explication:
L’accord entre la RDC et le Rwanda prévoit une coopération économique visant à sécuriser et gérer conjointement les ressources minières situées dans les zones frontalières. Cette coopération ne signifie pas un partage ou une cession directe des minerais congolais, mais une gestion commune pour encadrer, sécuriser et valoriser ces ressources tout en respectant la souveraineté de chaque pays.
La gestion des ressources frontalières ne signifie pas partager les minerais ou céder les minerais.
Des accords de gestion commune entre la RDC et nos voisins :
• RDC-Rwanda :
La coopération porte sur la sécurisation des filières minières frontalières riches en coltan, or, cobalt, lithium, étain et tungstène. L’objectif est de formaliser les chaînes d’approvisionnement, lutter contre la contrebande qui finance les groupes armés, et développer des infrastructures partagées pour sécuriser les corridors économiques.
Cette gestion conjointe vise à améliorer la traçabilité et la transparence sans céder de droits miniers congolais au Rwanda.
• RDC-Ouganda :
Les deux pays ont mis en place une gestion conjointe des ressources halieutiques des lacs Edouard et Albert. Une autorité unique de réglementation de la pêche, composée de représentants des deux États, supervise l’exploitation durable. Des patrouilles conjointes assurent la prévention des conflits entre pêcheurs et la protection des ressources.
• RDC-Angola :
La coopération porte sur la gestion des ressources hydrauliques du fleuve Congo et l’exploitation minière, notamment des diamants dans la région frontalière de Lunda Norte. Des accords bilatéraux régulent l’exploitation, préviennent les conflits et favorisent le développement d’infrastructures partagées.
• RDC-Zambie :
Partage de la région du Copperbelt, riche en cuivre et cobalt. Une commission mixte coordonne l’exploitation minière et énergétique ainsi que le développement des infrastructures de transport, facilitant l’exportation des minerais et maximisant les bénéfices économiques.
• RDC-Congo-Brazzaville :
Un accord énergétique majeur, la Boucle de l’amitié énergétique, vise à renforcer les capacités de production et de transport d’électricité entre les deux pays, notamment via la centrale électrique de Pointe-Noire (Congo-Brazzaville) et la centrale hydroélectrique d’Inga (RDC). Ce projet prévoit plusieurs phases d’augmentation de la capacité électrique pour alimenter notamment les industries minières en RDC. Cet accord illustre une gestion commune des ressources énergétiques transfrontalières sans transfert de propriété.
Par ailleurs, des échanges commerciaux et des partenariats dans le secteur minier sont en cours pour développer durablement les ressources naturelles, avec un accent sur la coopération technique et la gestion responsable.
Qui gagne quoi ?
La RDC sécurise ses ressources minières et énergétiques, augmente ses revenus et attire des investissements étrangers. Ses voisins, dont le Rwanda et le Congo-Brazzaville, bénéficient d’une coopération économique renforcée, d’un accès régulé aux ressources et d’une meilleure stabilité régionale.
Retombées pour la RDC :
• Lutte renforcée contre la contrebande et l’exploitation illégale.
• Formalisation et sécurisation des revenus miniers et énergétiques.
• Attirance d’investissements étrangers (ex. Emirats arabes unis, Chine, Turquie).
• Amélioration de la stabilité économique et sociale dans les zones frontalières.
• Développement d’infrastructures partagées favorisant la croissance régionale.
Cette approche illustre bien que la RDC privilégie la coopération régionale pour valoriser ses ressources naturelles tout en préservant sa souveraineté, en s’appuyant sur des exemples concrets d’accords déjà en place avec nos voisins, le travail que le Président de la République, Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo, avait lancé dès son accession à la magistrature suprême.
J’appelle mes collègues géologues et tous les artisans du secteur minier, à se mobiliser pour relancer la République.
Patriotiquement,
Patrice KABAMBA
Géologue, Expert en nouvelles technologies
Consultant scientifique et politique
Contact : patricekabamba@gmail.com
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