J’aime mon pays ! Un Congolais de la RDC raconte son aventure:
» J’étais en voiture, sur le chemin du retour depuis New York pour Montréal, où j’habite depuis maintenant plus de 20 ans.
Au poste frontière, je remettais mon passeport à la préposée à la douane, et lorsqu’elle lut:
« Lieu de naissance: RDC », elle me demanda:
- Comment va la RDC ?
- Ça peut aller, lui répondis-je. Tout ce que l’on souhaite, c’est que ça continue à aller autant
bien que mal… - Depuis combien de temps vivez-vous au Canada?
- Je viens de boucler ma 20ème année.
- A quand remonte votre dernière visite en RDC?
- C’était il y a deux ans.
Elle me fixa en souriant et me dit: - Lequel des deux aimez-vous le plus, la RDC ou le Canada?
- La différence que je fais entre la RDC et le Canada, est exactement celle que je fais entre ma mère et mon épouse. Mon épouse, je l’ai choisie, je suis tombé sous son charme, je
l’aime, j’en suis amoureux, mais elle ne peut en aucun cas me faire oublier ma mère. Je n’ai pas choisi ma mère, mais je sais que je lui appartiens. Je ne me sens bien que dans ses bras; je ne pleure que sur son épaule.
Elle referma mon passeport, me fixa avec étonnement, puis me dit: - On entend souvent dire que la vie est très difficile en RDC. Comment pouvez-vous
aimer autant ce pays? - Vous voulez dire « ma mère »?
Elle sourit et dit: supposons-le. - Ma mère est peut-être pauvre; elle n’a pas de quoi me payer mes soins, encore moins les
honoraires du médecin, mais la tendresse de son giron quand elle m’étreint, et la chaleur de son cœur lorsque je suis dans ses bras, suffisent à me guérir.
-Décrivez-moi la RDC. - Elle n’a pas la beauté blonde, mais la vue de son visage vous apaise. Elle n’a pas les yeux
bleus, mais sa vue vous met en sécurité. Ses vêtements sont simples, mais elle porte dans ses plis bonté et miséricorde… Elle ne se pare pas d’or et d’argent, mais elle porte à son cou un collier d’épis de blé, dont elle nourrit tout affamé. Les brigands l’ont spolié, mais elle continue de sourire.
Elle me remit mon passeport et dit: - Je connais la RDC à travers les écrans de la télé, mais je n’y trouve rien de ce que vous m’avez décrit.
- Vous avez vu la RDC des cartes géographiques. Quant à moi, je parle de la RDC, enfouie dans mes entrailles.
- Je souhaite que votre fidélité pour le Canada égale celle que vous ressentez pour la RDC…Je veux dire votre fidélité à l’épouse autant qu’à la mère.
- Entre le Canada et moi, existe un contrat auquel je dois fidélité, et je ne suis pas de ceux
qui ne respectent pas leur contrat. Et je souhaiterais que vous sachiez que cette
fidélité, c’est MA MÈRE (La RDC) qui me l’a enseignée….
J’aime mon pays la RDC.