Le micro-crédit
Oui ! Les micro-crédits doivent, absolument, mourir au Congo du développement. Pourquoi ? S’il ne disparaît pas, nous resterons des parasites et parasités, des esclavagistes et esclaves, des tueurs et mourants, des tribalistes et victimes de ségrégations, des violeurs et violés, des brutalisés et brutaliseurs… La RDC doit immédiatement balayer de sa sphère le concept du micro-crédit pour plusieurs raisons. Nous les discutons ici-bas.
L’esclavagisme qu’il véhicule.
Le parasitisme qu’il entretien.
La dépendance qu’il crée.
La non-viabilité qu’il cache mal.
La discrimination qui se cache derrière.
L’esclavagisme
Les micro-crédits, par nature, offre aux bénéficiaires des montants dérisoires pour améliorer leurs affaires, leurs petits commerces, leurs échoppes. Aucun d’eux ne parviendra à devenir riche un jour s’il ne quitte pas le monde du micro-crédit pour celui du « macro-crédit ». Le crédit doit permettre au bénéficiaire de réaliser des revenus mensuels nets supérieurs au minimum vital. Sinon, le crédit n’est rien d’autre qu’un esclavage camouflé ou ignoré, insidieux. Il faut absolument que nous congolais arrêtions de nous considérer commer d’eternels esclaves, parce que nous avons beaucoup d’atouts et d’opportunités qui restent très mal exploités.
Le parasitisme
Tout chômeur, partiel ou total, vit en réalité, ultimément en parasite. En effet, si m est le minimum vital dans sa localité, r son revenu personnel actuel et a l’aide (non remboursable) qu’il reçoit des tiers en ce compris de l’État ou de la collectivité, alors, m-r-a est ce qui lui manque encore pour vivre et que la collectivité doit l’aider à trouver au plus presser, tant que cette quantité est positive : c’est une exigence qui relève de l’humanisme. Tandis que que a+r-m est ce qu’il vole à la collectivité en se faisant passé pour un nécessiteux. L’Occident ou le monde libre en général a déjà, dans le principe, résolu ce problème ; la RDC vit encore sur le principe de l’esclavagisme officile, étatique !
La non-viabilité
Pour plusieurs raisons dont (1) la modicité des ressources allouées, (2) l’hypocrisie et (3) la méchanceté des initiateurs ou des animateurs des projets ; (4) l’ignorance, (5) la paresse ou (6) le parasitisme des bénéficiaires ; les projet sont bien souvent, au premier examen, non-viable. Dans nos expressions matématiques ci-dessus, introduison le prêt effectif p dont bénéficie l’entrepreneur. m-r-p-a n’est souvent pas positif. Il y a alors soit arnaque de l’organisformule d’octroi de crédit, soit exploitation de la crédulité du bénéficiaire du crédit.
Un jour, qui ne tarde pas arrive, où les comptes s’établissent et où les relations se rompent tristement pour l’une des parties au moins. C’est globalement ce qui arrive dans près de 20% de cas selon les statistiques que nous présente quelques compatriotes. La question qui se pose est celle de savoir comment annuler, dynamiquement, la quantité m-r-p-a pour que justice se fasse et que l’humanité se maintienne. Des contrats d’un type nouveau sont nécessaires.
La discrimination
La notion même de micro-crédit est lié, dans le contexte africain, à la notion de pauvreté : les micro-crédits sont pour les pauvres ou pour ceux qui veulent se prendre pour des pauvres. Les diamantaires, les sociétés minières sont des riches. Les creuseurs et ramasseurs de minéraux et minerais précieux sont des pauvres.
Au plan international, nous nous sommes rendu compte que beaucoup de projets de micro-crédits sont des véritables exploitations colonialistes, impérialistes, esclavagistes, sectaires… Les budgets alloués sont sans commune mesure avec les besoins. La distribution des dividendes et scandaleusement deshonnêtes, mieux encore, malhonnêtes. Sans une instruction, une formation et une éducation suffisante, les bénéficiaires, souvent analphabètes, se laissent rouler par les intellos dans une mascarade abjecte pour l’observateur avisé.
Tant que la volonté est d’aller vers la paix et la prospérité dans la cité, il faut absolument abandonner les micro-crédits, au plus vite, pour passer aux macro-crédits. Ce passage un rêve. Il demande en effet de miraculeusement changer les mentalités, de hisser en trois ans, tout le monde qui ne l’est pas encore au niveau du vrai certifié du primaire et en six ans, au rand du détenteur d’un diplôme du cycle long du secondaire.
Fort heureusement, des expériences de terrain existent qui prouvent la faisabilité du projet. Deux témoignages nous sont parvenu de Mahagi (SOBDC ONGD ASBL) et de Butembo (Bumi ASBL – Bruxelles) sur la capacité de réussir des rattrapages scolaires bien assez facilement, sans investissement surhumains.
Le macro-crédit
Comme dans la plupart de projets, une préparation est nécessaire pour réussir la gageure que nous lançons aux congolais : passer du micro-crédit au macro-crédit.
Ce passage ne peut pas se réaliser avec n’importe quelle ressource humaine : il nous faut des hommes qui veulent combattre de tout leur esprit, de tous leur coeur et de toute leur main l’esclavage, le parasitisme, le sectarisme, le minimalisme.
Dans le cadre de l’EAE ASBL, nous avons mis les batteries en marche pour être prêts à animer de tels projet dans les localités congolaises où nous sommes présents et où les populations se décident de relever le défit d’abattre la pauvreté et l’insécurité en adoptant une vision de grandeur et non de petitesse, d’excellence et non de médiocrité, de travail et non de paresse.
Le combat contre l’esclavage
Partout où nous travaillons, nous contribuons à faire comprendre aux travailleurs congolais qu’ils sont tous, ou presque, des ESCLAVES ; sauf ceux qui gagnent, officiellement et régulièrement un minimum de 2.062.500 FC/mois, en net, pour le travail réellement abattu, le service effectivement rendu à la collectivité. Les autres ne sont pas moins des imposteurs que la kabilie ! Soient qu’ils jouissent de quelques privilèges mal cachés ; soient qu’ils se taisent ou acceptent une injustice ignoble, avilissante pour la gente congolaise, pour ce qu’il croient être leur confort personnel.
Les travailleurs doivent s’approprier, sans exception, tous les projets dans lesquels ils sont parties prenantes, contributrices incontournables. Ils se doivent d’avoir des parts dans les sociétés qui aujourd’hui les exploitent honteusement, pendant qu’elles devraient être leurs.
Un administratif doit savoir et vivre que ce soit de fait le citoyen qui est son patron. Un PDG d’une société minière tire son important de l’actif ou du passif de la société qu’il administre. Il ne devrait pourtant pas oublier que le sol d’où il tire des minerais ou des minéraux soit la propriété des personnes qui font partie de sa main sa oeuvre et de ses têtes peensantes. L’enseignant doit prendre conscience que l’école où il enseigne soit effectivement la propriété des parents de ses élèves.
Pour créer rapidement la richesse et la paix dans la cité, nous proposons, dès 2019, dans le cadre de l’EAE ASBL tout comme dans celui de Kongo Ya Sika, d’engager, partout où la population le désire, la marche vers l’appropriation de notre Congo pour sa pacification son enrichissement. Chaque projet, correctement budgété, devrait faire l’objet d’un appel à investissement lancé en direction des bénéficiaires d’abord, pour ne pas dire exclusivement. Les ressources extérieures ne doivent, le cas échéant, que venir suppléer les ressources mobilisées localement. Comment pourrons-nous mobiliser des ressources là où tout le monde proclame, béatement, qu’il n’y ait rien ?
La cueillette à elle seule, bien organisée, permettrait aux congolais de vivre minimalement ; de se procurer même de la devise. En structurant le travail localement et en hissant les barres de nos objectifs, il est possible de rapidement créer de la richesse là où d’aucuns prétendent qu’il n’y aurait rien sans aide extérieure. Le premier levier légal à utiliser est l’introduction de l’obligation scolaire et professionnelle. L’obligation scolaire doit viser le renforcement de notre compétitivité dans un horizon de 15 ans maximum. Le niveau d’étude moyen du congolais, après cette période devrait être supérieur à celui d’un gradué. Pour cela, point n’est besoin de penser à la fausse gratuité de l’enseignement. Il faut plutôt y aller en termes de crédit à l’enseignement : à l’instruction, à la formation ou à l’éducation. Mais pour que la paix soit préalablement acquise sur le territoire national, pour booster l’initiative privée nécessaire, le peuple se doit de forcer nos leaders politiques à se mettre autour d’une table de travail en hommes bien instruits, formés et éduqués. Cette prise d’autorité du peuple n’est possible que dans le cadre de nos patriarchies, nos clans, nos tribus, nos ethnies, nos alliances, nos unités culturelles… Ce travail est celui que les congolais n’arrivent pas à accomplir pour une raison très simple, mais niée par le plus grand nombre : notre multiculturalité et notre origine coloniale ne sont pas en elles-mêmes des attouts ni des handicaps. C’est ce que nous en faisons qui importe. Or, le FCC, Lamuka et Cash ne mobilise pas nos peuples, mais notre nation qui n’existe que dans les esprits de bien peu de congolais. Ceci explique leurs échecs répétitifs qui démotivent et facilitent le travail des manipulateurs : ceux qui font croire aux vertus du nationalisme sans en expliquer les vices ; et, ceux qui font croire à la balkanisation sans en exposer les dangers.