LETTRE OUVERTE A SON EXCELLENCE MONSIEUR LE GOUVERNEUR DE LA PROVINCE DU NORD-KIVU
CONCERNE : DERIVE DE VOTRE ENTOURAGE
Excellence,
J’ai l’honneur de venir humblemet auprès de votre autorité par la présente, afin d’attirer votre attention sur les graves violations des libertés publiques dont votre entourage s’est fait auteur dans les médias à Goma en violation flagrante de vos propres promesses.
En liminaire, c’est en application de votre disponibilité à accueillir les suggestions des notables que je me vois obligé d’écrire sous cette forme de lettre ouverte en vertu de la nécessité d’atteindre les concernés tout en prenant, à travers les médias, l’opinion publique à témoin. Je vais en effet m’exprimer sur les graves déviations verbales de vos collaborateurs à Goma sur les ondes de la radio KIVU 1 du 06 au 09 décembre 2012 et de l’injusctice qui a marqué la confection de la liste des femmes leaders qui vous ont rencontré en date du samedi 08 décembre 2012.
Excellence Monsieur le Gouverneur,
Loin de moi ici l’idée de nier à votre entourage le droit de vous défendre contre les signataires d’une pétition qui vous remets en cause, ni de disserter sur le fond de cette question de pétition qui, pour moi, reste mineure. Mais je dois, en qualité de fils de ce pays et de cette province, soulever votre particulière attentions sur les points suivants :
1. Le caractère constitutionnel du droit à la pétition.
Quelle que soit son intention, son identité ou ses qualités, tout citoyen congolais jouit pleinement du plein droit constitutionnel d’initier une pétition ou de la soutenir. Tout acharnement contre un signataire d’une pétition viole donc ses droits et libertés. Bien entendu, vos collaborateurs ont le droit de s’exprimer, mais il est hors de question que quiconque dans ce pays, quel qu’il soit, donne encore des ordres monolithiques ou dicte des attitudes politiques au peuple de ce pays comme à l’époque de la dictature. Or, vos collaborateurs se sont concentrés sur des attaques individuelles contre les signataires. En lieu et place de cours et tribunaux et des organes législatifs, ils se sont même prononcé sur la légalité de la démarche ; ce qui est à mon sens totalement hors de leurs compétence et a peu de chances de paraître obejectif, vu qu’ils étaient à la fois juges et partie sans procureur ni avocats, ni partie civile. En plus, pareil exercice risque de s’avérer compliqué au cas où le nombre des signataires avoisinait les milliers.
2. La violation de la liberté d’opinion et des lois sur la presse.
La ville de Goma a suivi toutes ces émissions avec surprise pour la simple raison que les membres de votre cabinet ceux du BUREC, parti politique qui vous reconnaît comme Autorité Morale, étaient les seuls à parler de cette histoire de pétition pendant 4 jours de suite sur KIVU 1 sans la moindre contradiction. Bien qu’annoncée, la réplique des personnes impliquées dans ces émissions n’a jamais été programmée jusqu’à ce jour alors que la loi fixe un délai de 48 heures pour l’exercice du droit de réponse et sa diffusion dans les mêmes conditions que les attaques ou les propos à contredire ont été mis à la disposition du public. De nombreuses personnalités de la ville, indignées par son contenu, ont même appelé madame la responsable du CSAC Nord-Kivu dès la première émission du jeudi 06 décembre, mais cet organe sensé réguler le contenu des programmes des médias a fait curieusement la sourde oreille et a laissé rediffuser ce proramme, lequel ne figure pas sur la grille de la chaine concernée. Ceci est contraire aux intructions du CSAC qui ne cesse d’exiger le respect des grilles des programmes par les médias congolais, allant jusqu’à sanctionner dernièrement la radio OKAPI pour n’avoir pas déposé la sienne. Ici, on a vécu le contraire : En date du dimanche 09, des personnes qui voulaient participer au débat sur la question de la pétition et qui étaient supçonnées d’avoir un point de vue contraire à celui de votre entourage n’ont même pas pu avoir accès au studio de KIVU 1. Manifestement, vos collaborateurs ont donc ainsi participé, devant toute la ville, à une violation massive de la liberté d’opinion et de la liberté de presse.
3. Injures et attaques personnelles à la radio de la part de vos proches.
Les auditeurs de KIVU 1 ont eu suivi des injures prononcées par de hauts cadres de votre entourage en direct sur KIVU 1. Les initiateurs de la pétition y ont ainsi été comparés à des « poux quittant un un cadavre ». Vos proches ont mis les parents mal à l’ aise devant leurs enfants avec des expressions telles que « on ne peut pas péter plus fort que son anus ». Ceci a été présenté, et en direct, comme une principe de travail par votre conseiller juridique, ce qui est inquiétant au vu de son lieu de travail et de ses lourdes responsabilités. Chose étrange, ceci arrive juste après que vous ayiez demandé aux intervenants dans les médias et aux internautes de s’abstenir des injures. De toute évidence, à peine lancé, cet appel a été sciemment foulé aux pieds dans votre propre cabinet. Le silence des autorités sur ces dérive est surprenant dans la mesure où, en dépit de son contenu choquant et monolithique, l’émission du jeudi 06 a encore été rediffusée le vendredi 07/12/2012, date a laquelle elle sera tout de même interrompue par un tollé général.
4. L’arbitraire dans la confection de la liste des personalités féminines à consulter.
Tout Goma se demande en vertu de quel principe et dans quel objectif le nom de la Rapporteur Générale du Comité des Femmes du Nord-Kivu a été rayé de la liste des femmes qui devait être vos hôtes le samedi 08 décembre 2012. Ceci viole les droits aux femmes de s’auto organiser et reflète l’arbitaire. L’explication donnée à la concernée a été l’appartence de son mari à l’opposition. Ceci est contraire à la Constitution et des lois du pays qui protègent les droits des membres de l’opposition, totalement ignorées dans ce ce cas. Elle traduit aussi une discrimination sur des bases partisanes, tout-à -fait hostile à l’appel à la mobilisation à toute la nation, lancé plusieurs fois par le Chef de l’Etat. C’est une attitude résoluement contraire celle du pouvoir central, qui a intégré des opposant dans sa délgation qui dialogue avec le M23 à Kampala, au moment où leurs épouses sont chassées de concertations à Goma, chef lieu de la ville même dont l’agresson a ému le monde entier ; là où les femmes souffrent plus de la guerre. Votre entourage a ainsi obligé les femmes du Nord-Kivu à laisser leur Secrétaire Rapporteur dehors lors d’une rencontre importante, une façon de les fragiliser tout en sollicitant leur contribution, ce qui est contradictoire. Cette sélections partisane et sentimentale en plein effort de guerre est de nature, à mon humble avis, de fragiliser la cohésion nationale au mauvais moment.
Excellence Monsieur le Gouverneur,
La ville de Goma vient de vivre des moments difficiles. Elle aspire à la quiétude et à l’unité. Elle n’a nullement besoin de joutes oratoires sur fond de courses au pouvoir. En ce moment, il est nécessaire que l’élite au pouvoir évite que la jeunesse utilise ses discours pour apprendre de nouvelles expressions désobligeantes.
C’est pourquoi et est à mon avis urgent que les concernés soient rappelés à l’ordre et que les droits des citoyens, tous les droits y compris ceux de la presse et ceux ayant trait aux libertés d’expression, soient garantis et gérés sans émotion, dans le respect des lois et de la constitution de la République, à moins que Goma ne vive un état d’urgence non déclaré.
Par ailleurs, je trouve contradictoire que vous avertissiez les gomatraciens contre la stigamatisation et les règlemements de compte et que seulement deux jours plus tard , sans présenter la moindre preuve au peuple, votre propre entourage annonce l’annonce la proximité de certains compatriotes avec le M23.
Ceci étonne la ville car tout Goma a vu qui, y compris dans votre staff, s’est illustré dans des tentatives de séduction envers cette rebellion, qui a amené des demandes d’emploi et qui lancé des messages flatteurs à ceux dont le regretable séjour a heureusement été bref parmi nous. Sur un autre régistre, mon avis que est le le CSAC Nord-Kivu nous aiderait beaucoup en jouant réellement son rôle de régulation et en évitant de laisser la presse se tranformer en lieu de lynchage et de rafales d’injures publiques.
Excellence, l’heure est grave et la Patrie est en danger.
Le monde entier est à son chevet.
C’est pourquoi un dérapage autour de celui qui représente le Chef de l’Etat et qui garanti le respect des normes n’a pas sa place en ce moment pathétique : Excellence, votre entourage devait être invité à s’absetenir de la divisions, de l’indexation des gens, et de la discrimination.
C’est pourquoi je regrette franchement la grande et inutile publicité que vos conseillers et certains de vos partisans font autour d’une question aussi dérisoire que la pétition au moment où la terre de nos ancêtres est ménacés. Quand des milliers des nôtres ont perdu la vie injustement et quand près d’un million de congolais errent sans toit ni maison au pays comme à l’étranger, la question apparaît comme un cheveu dans la soupe.
Enfin, votre entourage semble sciemment rejeter vos conseils à la tempérence et les appels à l’unité du Chef de l’Etat. Il devrait être à mon avis invité à résister à montrer un zèle amer ou à se présenter comme votre défenseur acharné et ultra fidèle, faisant fi des loi, des enjuex et des principes, au point de susciter la clameur publique.
En effet, c’est vous et vous seul qui avez été élu Gouverneur et ces agitations verbales autour de vous risquent de vous être imputées, surtout qu’elles ont eu lieu entre le 06 et le 09 décembre, quand vous étiez bel et bien présent à Goma. Cependant je ne crois pas, tel que je vous connais Excellence, que vous puissiez avoir avaliser un tel dérapage. C’est ce qui m’a encouragé à vous saisir personnellement pour vous supplier: concentrons nous sur l’essentiel.
Recevez, Excellence, l’expression de ma plus haute considération.
Fait à Goma, le 11/12/2012
Honorable KYAVIRO MALEMO Jean-Louis Ernest
Député national honoraire et Président de la Fraternité Patriotique.
