8 ans durant, nous avons tenté de faire comprendre à l’Est du Congo que la solution la meilleure aux conflits dans la région, nationaux et internationaux, était, sur plusieurs plans celle qui mettrait autour d’une table tous les congolais d’abord, avant de recourir, si besoin était, à une intervention étrangère.
Le Kibali-Ituri (Ituri + Nord-Kivu) ne nous crut pas jusqu’en 2006, comme d’ailleurs se réfusèrent de le faire une grande majorité de congolais. C’est en 2006 qu’il (le Kibali-Ituri) compris enfin que le régime qu’il caressait ne pourrait jamais un jour aider le Congo à faire un pas en avant ; que ce soit en termes de pacification ou en termes de dévelopement intégral du pays.
Nous annoncions à la même occasion qu’une présence étrangère, y compris celle de la MONUC d’abord et celle de la MONUSCO dans la suite, n’arragerait les choses ; mais qu’elle coûterait au contraire cher à nous congolais surtout, tout en faisant la fortune de nos bourreaux. Aujourd’hui, en 2012, tout indique que nous voyions juste : le congolais meurt, s’appauvrit de plus bel, non seulement matériellement, mais aussi et surtout moralement et spirituellement. Les conséquences sur les générations futures de nos erreurs seront graves. Les choses ne s’arrêtent pas là !
Le M23, que plusieurs personnes de l’opposition, à l’intérieur comme dans la diaspora, considèrent comme à la solde de Joseph Hypolithe Kanambe et ses aliés présumés : Paul Kagame, Yoweri Museveni et les autres, a la prétention d’aller dans le sens du projet des combattants et résistants, tant ceux de l’intérieur que ceux de l’extérieur. Il s’agit de débouter Kanambe par la force, en raison de son incompétence manifeste de mettre le pays en ordre. On notera d’emblée qu’il ne parle pas d’imposture et serait même disposé à négocier avec le gouvernement sous quelques conditions qui parlantes sur la distraction que veut semer ce M23, sans peut-être s’en rendre compte. Il suffit pour s’en convaincre d’écouter son chef et de lire notre réaction à chaud ici :
Une analyse critique, basique, permet de conclure que le M23 n’est pas la force qui délivrera la RDC. S’il est réellement bien motivé, cette formation se doit de revoir sa structure pour que sur le plan stratégique il propose mieux que la rébellion qui finira par introduire dans les colimateurs de la CPI leurs dirigeants, comme c’est aujourd’hui le cas de Bosco Ntaganda et de Laurent Nkundabatware.
Contrairement à ce qu’affirme la communauté internationale et bien de congolais se trouvant sur place (Nord-Kivu), le M23 prétent être une force constituée de congolais – et non majoritairement de rwandais comme d’aucuns de leurs ennemis le prétendent. Une étude a-t-elle déjà été menée pour déterminer, objectivement, de quelle nationalité sont les hommes en armes aujourd’hui installés à Goma et Rutshuru ? Ne pas être à même de lever de telles équivoques montre combien nous sommes encore faibles et loin de mériter notre indépendance…
En résumé, l’examen préliminaire attentif du projet du M23 permet de dire que celui-ci aussi est loin de présenter au peuple congolais un projet qui soit original, robuste et susceptible de conduire notre nation vers la paix et le progrès. Il reste donc, jusque nouvel ordre, sur la table, le Projet 2014, qui lui demande un effort de travail, pour premièrement dégagé un projet de société le plus démocratique et le plus complet qui soit, pour entrevoir, dans ce projet, des solutions éprouvées, mûries et susceptibles de mettre le pays sur les rails qui conduisent à la paix et au développement.
Qu’on s’en rende compte !
