La ville de Butembo, comme les autres villes du Congo-Kinshasa, vit dans une insécurité permanante. La situation ici est cependant plus précaire et plus grave qu’ailleurs. Comment comprendre les origines de cette situation et trouver des solutions efficaces au problème d’insécurité auquel la ville est confrontée ; choses que les bubolais n’ont pas encore réussi à réaliser jusqu’ici ? Est-il possible d’agir autrement et avec un succès qui soit garanti dans les meilleurs delais – six à douze mois ?
Nous reprenons ci-dessous le communiqué de presse de la coordination de la société civile de la ville de Butembo en rapport avec avec son projet de sécurisation de cette ville.
Sous forme de notes de fin de document, nous avons inséré le résultat de notre analyse du document au titre d’une contribution à un projet de sécurisation de la ville de Butembo que nous proposons à la coordination de commencer par concevoir et mettre sur papier. Pour y arriver nous suggérons un travail collaboratif avec, l’association à but non lucratif Echanges Afrique-Europe de Bruxelles (EAE ASBL, http://eae-asbl.blogspot.be)
Nous croyons en effet que cette façon de faire permet aux parties prenantes de mieux voir ce qu’il y a à réaliser et d’évaluer en temps réel les progrès accomplis et d’ainsi mieux comprendre les causes des échecs du passé.
Vous pouvez télécharger cette page sous forme d’un ficher word ici : http://users.skynet.be/bs245857/2014/contributions/graphelepalukuatokauwekomu/butembo_securisation.doc.
(Graphèle) Paluku-Atoka Uwekomu – Projet 2014 – Bruxelles
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COORDINATION URBAINE DE LA SOCIETE CIVILE
4, avenue Lubero
Commune Kimemi
VILLE DE BUTEMBO
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
Tél. : + 243(0)998385137
COMUNIQUE DE PRESSE N° 003/SOCIV/BUTEMBO/2012 RELATIF A LA SITUATION SECURITAIRE EN VILLE DE BUTEMBO
La ville de Butembo et ses environs respirent depuis environs un mois une insécurité injustifiée[i]. Celle – ci est l’œuvre des hommes en armes non autrement identifiés[ii] vêtus en tenue militaire.
Après plusieurs cas de cambriolage, de meurtre, de vol à mains armées, etc., la société civile tire la sonnette d’alarme[iii] au regard des violations des droits humains dont les premières victimes sont les paisibles[iv] populations.
Jusque là plusieurs cas[v] endéans un mois, viennent d’être inventoriés par les chercheurs de la société civile sur toute l’étendue de la ville de Butembo.
Bien plus, les autorités sont presque toutes débordées[vi] parce qu’aucun résultat des enquêtes n’a été présenté à la paisible population.
Au regard de la constitution congolaise, la mission régalienne de la police réside dans la sécurité publique, la sécurité des personnes et de leurs biens, du maintien et du rétablissement de l’ordre publique ainsi que la protection rapprochée[vii] des hautes autorités.
D’un côté, l’on crie manque du carburant, de l’autre l’on affirme la disponibilité[viii]. Ce jeu[ix] de ping-pong ne rassure pas les pauvres populations de Butembo mais plutôt, les plonge dans un désarroi au regard de sa sécurité.
Ainsi donc, la société civile urbaine de Butembo appelle[x] au réveil de la conscience de toutes les forces vives de Butembo ainsi qu’à la mobilisation de tous les jeunes dans de tous les quartiers de Butembo et ses environs[xi]. Cette mobilisation consiste à la prise des mesures draconiennes[xii] visant la recherche de la sécurité en ville de Butembo.
Pour la société civile, toutes les batteries[xiii] doivent être mises en marche dans la recherche de notre propre sécurité, les autorités[xiv] ayant prouvé leurs limites[xv]. C’est à ce titre que :
– Le sifflet doit être la première arme d’alerte pour s’informer mutuellement d’une éventuelle incursion chez un voisin.
– L’appui de la police en fournitures nécessaires pour l’intervention rapide dont notamment ; le carburant, les unités, etc.
– Que les opérateurs économiques[xvi] réunis au sein de la Fédération des Entreprises du Congo, FEC, en sigle, une des structures de la société civile, s’investissent dans la recherche des solutions matérielles pour l’éradication de l’insécurité.
Au regard du nombre de cas que viennent d’inventoriés les activistes de la société civile, l’urgence s’impose.
Lorsque, toutes ces mesures seront respectées à la lettre, nous pensons respirer un calumet de paix.
Et donc ensemble, sécurisons[xvii] notre ville, pour le bien être de tous !
Ainsi, fait à Butembo, le 20 octobre 2012
Pour la Société civile Urbaine de Butembo
Me Fabrice TSONGO KAKURUSI
Vice – Président
[i] Quelles sont à ce jour les dispositions prises par la population de Butembo pour assurer sa sécurité ?
Une évaluation de la stratégie éventuelle est-elle disponible ? Quelles sont les failles relevées et quels correctifs ont été appliqués ? Si une telle stratégie n’existe pas, il faut considérer la population de Butembo comme responsable de son insécurité, parce que celle-ci se construit. La grille ci-dessous peut aider à mettre au point un début de solution.
| Problème | Description détaillé | Origines, sources, causes | Conséquences, suites, effets | Solutions possibles | Solutions retenues |
| Vols | |||||
| Viols | |||||
| Assassinats | |||||
| Chômage | |||||
| Ignorance |
[ii] Cette expression est devenue monnaie courante dans nos documents. Personne ne se rend compte qu’elle traduit notre incapacité à enquêter sur les faits que nous vivons, de gérer ce qui nous arrive. Il serait intéressant que nous arrivions à savoir pourquoi, après autant d’années, nous demeurons incapables d’identifier ceux qui nous violent, nous volent, nous pillent quand bien même nous savons par ailleurs que certains sont des fils de Butembo même ? Plusieurs faits passés ont permis d’établir que parmi les bandits se trouvent des bubolais pur sang !
[iii] Cette sonnette d’alarme que nous tirons, c’est pour que qui nous entende et pour que qui nous vienne au secours ? La MONUC est là, les FARDC sont aussi là ! Pourquoi est-ce que la misère continue ?
[iv] Notre population ne doit pas se contenter d’être paisibles. Elle se doit aussi rechercher activement une solution à l’insécurité que nous vivons. Le Projet 2014 peut aider dans la mobilisation de la population autour d’un projet de sécurisation de la ville de Butembo. Le tableau ci-dessous peut nous permettre de commencer un travail structuré et évaluable dans les 6 prochains mois. Le tableau suivant permet de construire une stratégie propre, claire, évaluable. Il y a lieu d’ajouter de lignes supplémentaires en fonction des ambitions de la ville de Butembo. Pourquoi ne pas créer un cadre de travail de fond dans le cade de la coordination urbaine de la société civile ? Est-ce de Kinshasa et de la communauté internationale que notre population croit être en devoir d’attendre une solution ?
Idéal : Sécurité
| Buts | Objectifs | Activités | Ressources | Coûts | Observations |
| Plus de vol | |||||
| Plus de viol | |||||
| Plus d’assassinat | |||||
| Plus de chômage | |||||
| Plus d’ignorance |
[v] Nous pouvons aider à gérer et à publier, en ligne et en temps réel, les résultats des travaux. La mobilisation des ressources intérieures à la ville et extérieures à la ville
[vi] Il serait utile de rendre publique la liste des initiatives concrètes prises par les autorités de la ville de Butembo pour le soumettre à l’examen des spécialistes, dans l’ordre chronologique, dans le cadre de la lutte contre l’insécurité. Tout laisse en effet penser que ces initiatives soient soit inadaptées et à tout le moins inefficaces jusqu’ici.
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Date |
Initiative publique |
Objectif fixé |
Résultat obtenu |
Evaluation de l’initiative |
[vii] Si nous voulons être démocratiques, il faut revoir cette conception de la police. Il est insultant pour le peuple que la mission régalienne et explicite de la police incluse la protection rapprochée des autorités sans une protection rapprochée de la population qui est sensé la payer ! Avec une telle mentalité coloniale, il ne faut pas s’étonner que nos autorités nous subjuguent, nous assassinent, nous volent, nous violent en bandits institutionnels !
[viii] L’ignorance, l’incompétence et la sous-information de notre population participent grandement à la perpétuation de l’insécurité dans nos localités du Congo. Il nous faut donc les combattre pour atteindre l’objectif de pacification de nos cités. L’enseignement, la formation, l’information doivent faire l’objet de notre dispositif.
[ix] Si nous pensons sécuriser Butembo en JOUANT au ping-pong avec nos autorités, nous nous trompons. Notre population doit se convaincre que la sécurisation de la ville passe par une lutte sans merci contre le vol, le viol, le chômage, l’ignorance, l’incompétence, l’irresponsabilité.
[x] Qui est-ce que la société civile bubolaise appelle au réveil ? Un tableau comme celui-ci peut permettre de rendre compte des interventions engagées et des résultats obtenus et de comprendre le réveil ou le sommeil des bubolais.
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Appelé |
Cause |
Contexte |
Réaction |
Analyse de la réaction |
[xi] Pour réussir cette activité de sensibilisation des acteurs potentiels de la paix dans la ville de Butembo, nous vous proposons de concevoir un projet spécifique (pacification de la ville de Butembo). Nous pouvons y aller ensemble, avec le concours d’EAE ASBL et de l’administration locale. La présence de l’EAE ASBL peut avoir non seulement l’avantage d’apporter une expertise supplémentaire, mais aussi de changer le climat psychologique et politique de l’exécution du projet. De notre côté, nous aurons contribué à jeter un nouveau pont dans le domaine de la politique.
[xii] Les mesures à prendre sont celles susceptibles d’arrêter les vols, les viols, les tueries, le chômage, l’ignorance dans la ville de Butembo. Elles doivent être permettre de supprimer les causes « premières » de l’insécurité chez le bubolais. Elles doivent se rapporter au tableau d’analyse de l’insécurité dans Butembo dont nous avons proposé un modèle ci-avant.
[xiii] Vous faites allusion aux ressources à mobiliser dans le projet de sécurisation de la ville de Butembo. Le deuxième tableau, situé dans la note iv, permet de procéder par un inventaire le plus complet possible des ressources requises et d’évaluer le coût du projet de sécurisation de la ville de Butembo mis au point.
[xiv] Un groupe n’a que les chefs qu’il mérite. Si les gestionnaires de la chose publique bubolaise sont incompétents ou méchants, il nous revient de nous poser la question de savoir comment nous les avons commis à leurs fonctions respectives ou comment nous les avons laissés prendre autorité sur nous. Tout ceci apparaîtra dans l’analyse des causes, des origines, des sources de l’insécurité dans Butembo (Cfr. tableau repris dans la note i).
[xv] Connaître exactement, précisément les limites de nos autorités et les alternatives à ces limites est ce qui doit apparaître dans notre analyse du projet. Cette connaissance nous permettra de déterminer les profils des leaders susceptibles de nous conduire vers une solution adaptée au problème de l’insécurité dans la ville de Butembo. Sinon, nous sombrerons dans des schémas de tâtonnement qui épuise, nous font perdre des âmes et des militants pour la cause de la sécurité dans la ville de Butembo.
[xvi] Les premières personnes qui sont dans le devoir de s’investir dans la sécurisation de la ville de Butembo sont toutes les personnes qui se sentent mal en présence du vol, du viol, du meurtre, du chômage et de l’ignorance dans la ville. Une analyse appropriée peut permettre de savoir quels sont les groupes sensibles, indifférents ou opposés à la cause de la sécurité dans la ville de Butembo.
Notons qu’il est erroné de penser que tout le monde dans Butembo travaille pour la cause de la sécurité de cette ville. Seule une analyse fine et une observation attentive peut permettre de déterminer les motivations de différentes parties prenantes par rapport à la cause de la sécurité dans la ville de Butembo.
Sur la première ligne, reprendre les parties prenantes de la sécurisation de la ville de Butembo. Dans les autres cases, indiquer pourquoi une partie prenante particulière (en-tête de colonne) adopte la position consignée dans la première colonne de la ligne correspondante (en-tête de ligne).
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Parties prenantes |
pp1 | pp2 | pp3 | pp4 | pp5 | pp6 | pp7 |
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Très sensibles |
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Sensibles |
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Peu sensibles |
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Indifférents |
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Peu opposés |
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Opposés |
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Très opposés |
[xvii] Travailler par projet écrit permet à tous les acteurs d’avoir à porter de la main d’un plan de travail et d’évaluer les progrès accomplis pour s’investir encore plus ou pour corriger les erreurs de conception que contiendrait le projet de sécurisation de la ville de Butembo.
