Désobéissance civile


L’expression ne correspond à rien ou presque dans notre culture du 21ème sciècle.  L’État n’est pas un parent pour qu’on parle de désobéissance ou d’obéissancce dans le rapport du citoyen à lui.  Cependant, dans le cas du Congo, cette expression rappelle un homme et un parti : Joseph Désiré Mobutu et le Mouvement Populaire de la Révolution, le MPR, parti-État.  Pour le président-maréchal, en effet, le parti-état, qu’il incarnait, était le père de la nation congolaise.  D’où le slogan du MPR : Tata bo ?  Moko !  Mama bo ?  Moko !

Aujourd’hui encore, des millions des congolais fonctionne suivant la logique de la relation père-fils.  Quand il est question de la relation du chef de l’État au citoyen ou de encore de la relation de l’État lui-même au citoyen, beaucoup sont nos compatriotes qui se croient être dans une famille où se trouve un père – l’État – et des fils : les citoyens.

Ce modèle de relation père-fils se retrouve dans la religion dominante de la RDC : le catholicisme.  Le père est un chef au sein de la paroisse.  Il doit être obéi, inconditionnellement.  Dans le marche du 31 décembre, nous avons pu assister à l’obéissance des catholiques et de leurs amis à leurs pères : les évêques.

Kabila et son gouvernement nous dérangent.  Ils nous subjuguent voici bientôt 16 ans passés.  Ils nous déciment chaque jour que le soleil se lève à l’horizon et que la nuit s’annonce à l’autre horizon.  Comment pouvons-nous nous départir de cette peste qu’est le régime de Kinshasa ?  Pourquoi avons-nous difficile à nous départir de ce mal accepté dans notre ignorance de ce qu’il nous réservait ?  Qui nous délivrera ?  La désobéissance civile est-elle un remède à nos maux ?  Qu’est-t-il dit de la désobéissance civile ?

Voici ce que nous disent les spécialistes..

La désobéissance civile est une forme de résistance passive qui consiste à refuser d’obéir aux lois ou aux jugements d’ordre civil. Elle a pour objectif d’attirer l’attention de l’opinion publique sur le caractère inique ou injuste d’une loi avec l’espoir d’obtenir son abrogation ou son amendement.

« La désobéissance civile implique en effet la défense d’un intérêt qui dépasse l’intérêt strictement individuel de celui qui la pratique. Elle tire sa légitimité du fait qu’elle affirme défendre justement l’intérêt général contre des pratiques, une politique, des lois qui le contrediraient. »
Xavier Renou – Petit manuel de désobéissance civile, 2009

La désobéissance civile est le refus assumé et public de se soumettre à une loi, un règlement, une organisation ou un pouvoir jugé inique par ceux qui le contestent, tout en faisant de ce refus une arme de combat pacifique. Le terme fut créé par l’américain Henry David Thoreau dans son essai La Désobéissance civile, publié en 1849, à la suite de son refus de payer une taxe destinée à financer la guerre contre le Mexique. Si la désobéissance civile est une forme de révolte ou de résistance, elle se distingue pourtant de la révolte au sens classique. La révolte classique oppose la violence à la violence. La désobéissance civile est plus subtile : elle refuse d’être complice d’un pouvoir illégitime et de nourrir ce pouvoir par sa propre coopération. Le principe même du pouvoir politique pourrait rendre possible l’efficacité de cette action. (Lire la suite en cliquant sur le lien ci-dessus.)


La LUCHA


La LUCHA nous offre un bilan que les partis de l’opposition n’arrivent pas à produire !  C’est la démonstration que cette structure s’oganise mieux et mérite notre soutien patriotique.  Surtout qu’elle brave,   pacifiquement, l’imposture armée jusqu’au dent.  Pour se parfaire, la lutte pour le changement de la LUCHA doit pourtant encore se remodeler.

L’ojectif doit être redéfini, clarifié et la barre hissée plus haut.  Viser des élections, dans le manque de préparation de celles-ci, serait verser dans l’irresponsabilité.  Il faut travailler, dur comme fer, pour arrêter et juger démocratiquement les imposteurs, les traîtres,  les pilleurs du Congo : nationaux et étrangers.  Sinon, notre lutte n’offrira aux congolais qu’une joie très éphémère,  pour un groupe limité, à laquelle succédera une autre série de trahisons latentes…

Pour ce faire, la LUCHA doit s’assurer de n’être pas noyautée, possédée ni contrôlée par des forces étrangères à notre culture et à nos intérêt.   Travailler de concert avec les autres forces de l’oppostion, sans pour autant perdre son identité,  c’est garantir que la LUCHA ne tombe pas dans l’erreur grossière telle que celle de la CENCO.

Du sang a coulé hier et coulera encore, parce que le congolais veut corriger sa faute.  Il veut désormais se battre de ses propres mains.  Ce sera une bonne résolution si toutefois les leaders clarifient les objectifs poursuvis et les voies à emprunter pour les transformer en résultats,  en acquis, démocratiquement !

En clair, il ne suffit pas de faire partir Kabila.  Ce dont nous avons besoin, c’est la paix,  l’unité, le travail libérateur,  le respect du congolais par tous.  C’est à dire, la priorité aujourd’hui est le démantèlement de l’imposture, en ce compris la CENI et la MONUSCO qui la soutiennent.

Logiquement, démocratiquement,  nous devons nous départir des parlementaires, des chefs spirituels et politiques véreux que nous trainons comme un lourd fardeau.  Avec eux comme nos représentants  comme leaders, aucune libération du congolais de l’imposture n’est possibble aujourd’hui ni demain !

Nous, souverain primaire, devons donc nous réorganiser sous la houlette de nos nouveaux leaders perspicaces et visionnaires.  C’est notre devoir que de les identifier et de les promouvoir.  Si nous refusons de le faire, comme cela l’est jusqu’à présent,  le pire qui nous guette nous arrivera.

2018 est donc une année qui réussira pour les patriotes perspicaces uniquement.  Nous vous l’avons dit.


Bilan provisoire de la mobilisation populaire de ce dimanche 31 décembre 2017:

  • Au moins 8 morts, dont 7 a Kinshasa et 1 à Kananga, la plupart par balles.
  • Au moins 300 blessés, dont certains très gravement, et dont quelque 50 l’ont été par balles. Parmi eux, 4 militants de la LUCHA à Kasindi.
  • Au moins 160 personnes arrêtées ou portées disparues, y compris plusieurs prêtres catholiques. De ces personnes arrêtées il y a au moins 38 militants de la LUCHA dont 3 à Kisangani, 9 à Beni, 7 à Kananga, 1 à Lubumbashi (relâché), 7 à Idjwi (relâchés ce soir), 1 à Bukavu, 3 à Matadi, et 7 à Mbandaka. 3 jeunes assimilés à la LUCHA ont aussi été arrêtés à Sake.

Plusieurs milliers de Congolais ont bravé la peur dans plus de 15 villes à travers le pays. D’autres ont manifesté à Paris, Bruxelles, et Londres.

Notre peuple doit être fier de lui-même. Il a gagné la bataille de la dignité en se soulèvent pacifiquement et dans l’unité. Son message a été entendu aux quatre coins du monde : il veut le changement, il veut le respect et la justice, et surtout il veut déterminer librement son avenir par des élections crédibles, inclusives et transparentes. Il a montré qu’il n’avait peur ni des chars, ni des mitrailleuses, ni des lacrymogènes. Les moyens de censure et de répression déployés par Kabila sont le signe de sa faiblesse et de la peur qui règne dans son camp, et pas l’inverse.

Bravo à tous les congolais qui ont répondu aux appels des laïcs catholiques et des forces sociales y compris la LUCHA. Bravo aux prêtres et évêques catholiques qui ont courageusement assumé leur rôle de bergers du peuple de Dieu, opprimé et dénie de tous ses droits. Hommages aux victimes de plus de la répression d’aujourd’hui, pensées pour les blessés et les citoyens qui terminent l’année en détention pour s’être levés pour défendre leurs droits.

La lutte exige de nous la persévérance. Kabila n’est pas parti aujourd’hui, mais il va partir tôt ou tard, pas parce qu’il le veut, parce que le peuple l’aura voulu. Il en est conscient. Gardons donc intactes notre détermination et notre foi dans un Congo Nouveau.

Dans quelques heures, l’accord de la Saint Sylvestre va expirer. Elle était l’unique semblant de légitimité politique pour Kabila et son gouvernement. Nous rentrons dans une période où désormais n’importe qui peut se proclamer président de la République car Kabila est lui-meme un individu comme un autre.

Ceux qui ont soutenu le soi-disant calendrier électoral doivent tirer les conséquences des événements m de ce jour, ou même des églises ont été profanées et des hommes de Dieu brutalisés sans raison. Il n’y a pas d’élections paisibles et crédibles qui puissent avoir lieu dans ces conditions.

Il n’y a rien à fêter ce 1er janvier 2018. Restons mobilisés, et faisons en sorte que ce soit le dernier nouvel an vécu dans ces conditions ! En ce qui nous concerne, nous ne baissons pas les bras. Pas de répit tant que notre peuple n’aura pas gagné sa liberté.

Travaillons pour faire de 2018 l’année de l’espoir et de la liberté retrouvée.

Vive le Congo uni et libre !